Le Pen appelle à une abstention massive

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Administrator User , modifié à
Plusieurs milliers de partisans ont fêté mardi Jean-Marie Le Pen en dépit de son revers électoral à l'occassion du traditionnel défilé du Front national en l'honneur de Jeanne d'Arc à Paris. Le leader du Front National n'a pas donné de consigne de vote pour le second tour et a même appelé ses électeurs "à s'abstenir massivement".

Son discours du 1er mai était très attendu puisqu'il devait donner ses consignes de vote pour dimanche. Mais devant les partisans du mouvement frontiste, Jean-Marie Le Pen a préféré ne pas donner d'instruction à ses électeurs. "J'invite les électeurs qui m'ont fait confiance à n'accorder leurs suffrages ni à Mme Royal ni à M. Sarkozy, je les invite expressément à s'abstenir massivement, se réservant pour le premier tour des élections législatives les 10 et 17 juin prochains", a lancé le président du FN. "Nous ne devons prendre aucune responsabilité dans le choix du 6 mai", a-t-il insisté. C'est aux cris de "Le Pen président!", "Allez Jean-Marie Le Pen!" que les 2.000 à 3.000 militants et sympathisants se sont réunis devant l'église Saint-Augustin, où le président du FN a pris un moment la tête du cortège après un dépôt de gerbe. "On veut Le Pen, pas Ségolène, et Jean-Marie, pas Sarkozy", criaient notamment les militants du Front national de la jeunesse (FNJ), la branche jeunes du mouvement. "Ni Sarko ni Royal, préférence nationale", scandaient-ils également. La plupart des participants ne semblaient pas tenir rigueur à leur chef de son score du premier tour de l'élection présidentielle, où il a totalisé 10,5% des suffrages, soit plus de six points de moins qu'en 2002 et un million de voix perdues. Priée de dire s'il s'agissait d'une passation de pouvoir à la tête du parti d'extrême-droite, Marine Le Pen, vice-présidente du FN, s'est écriée : "Pourquoi une passation ? Nous, on veut le garder". La benjamine de Jean-Marie Le Pen a estimé que le recul du FN à la présidentielle était très relatif et n'augurait en rien de l'avenir du parti."Nous avons enregistré une victoire idéologique. Le candidat de l'UMP a effectué un hold-up sur nos thématiques. Et s'il est élu, il va falloir qu'il les applique". "Je pense qu'il ne s'est jamais ouvert un boulevard politique aussi grand devant le Front national, et se focaliser sur l'arithmétique c'est faire une erreur d'analyse", a-t-elle ajouté.