Le micro-parti de François Fillon continue d'encaisser des dons

François Fillon 1280 Tobias SCHWARZ / AFP
Le micro-parti de François Fillon continue à percevoir les dons des adhérents après la primaire de la droite. © Tobias SCHWARZ / AFP
  • Copié
A.H.
Mediapart révèle jeudi que le micro-parti de François Fillon continue d'encaisser les chèques des militants LR, alors que sa campagne est déjà largement financée.

Si l'affaire n'a rien d'illégale, elle vient s'ajouter aux nombreuses révélations qui plombent la campagne de François Fillon. Selon les informations de Mediapart, le micro-parti de François Fillon, nommé Force Républicaine, continue à percevoir les dons des adhérents après la primaire de la droite.

Sur le site Fillon2017.fr, les militants LR sont invités à faire un don, et d’expédier leur chèque libellé à l’ordre de l’AFFR au QG parisien du candidat à la présidentielle. Or, l’AFFR n’est autre que l’association de financement de "Force républicaine".

Une méthode qui agace côté LR. Pendant la primaire de la droite et du centre, Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé possédaient eux aussi leurs micro-partis. Ces structures encaissaient logiquement et légalement les chèques de soutien à leur candidat respectif. Mais une fois passé le scrutin du 27 novembre et la victoire de François Fillon, les dons des militants ont continué d’être encaissés par le micro-parti "Force républicaine". Rien d’illégal là dedans. Mais la démarche a de quoi agacer certains membres des Républicains, qui estiment que ces dons auraient pu aller dans les caisses du parti, toujours endetté après l’affaire Bygmalion, plutôt que dans celles du micro-parti. Mediapart rapporte que le trésorier des Républicains, Daniel Fasquelle, n’apprécie pas. Dimanche dernier, lors d’une réunion de responsables départementaux, il a estimé que les dons devaient être exclusivement dirigés vers LR.

Une campagne largement financée. Mediapart indique par ailleurs que les militants Les Républicains ont continué à recevoir des mails de l’équipe de campagne de François Fillon les incitant au don. Or, depuis le succès retentissement de la primaire, pour laquelle il fallait s’acquitter de deux euros pour voter au premier et au second tours, le candidat a largement de quoi mener sa campagne. D'autant que l'Etat, comme lors de chaque élection présidentielle, rembourse une partie des dépenses électorales des candidats. Le plafonnement des dépenses, dont le montant, actualisé par décret, a été fixé en 2012 à 16,851 millions d’euros pour les candidats au premier tour et à 21,509 millions pour ceux du second tour. Pour les candidats présents au premier tour ayant obtenu plus de 5% des voix, il s’élève au maximum à 47,5% du plafond des dépenses du premier tour. Pour les candidats présents au second tour, il s’élève à 47,5% du plafond des dépenses du second tour.

Par ailleurs, la finalité des dons qui continuent d'affluer n'est pas encore définie. A Mediapart, Vincent Chriqui, en charge des finances dans l'équipe de campagne de François Fillon, affirme qu'"il peut y avoir [demain] des dépenses en nature prises en charge pour le candidat par LR ou Force républicaine", mais que "les dépenses prises en charge par l'un et par l'autre" n'ont pas été déterminées.