Le garde des Sceaux porte plainte pour diffamation contre un avocat

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François Danglehant est notamment connu pour avoir défendu Dieudonné. © PIERRE ANDRIEU / AFP
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avec AFP
Jean-Jacques Urvoas a déposé plainte vendredi contre l'avocat François Danglehant. Celui-ci avait notamment comparé la cour d'appel de Paris aux tribunaux de Vichy.

Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a déposé plainte vendredi pour diffamation contre un avocat de Seine-Saint-Denis pour ses propos envers des magistrats dans des vidéos diffusées sur internet, a annoncé dimanche le ministère de la Justice.

Défenseur de Dieudonné. Cet avocat, non cité dans le communiqué, est François Danglehant, connu pour avoir défendu le polémiste controversé Dieudonné et sous le coup d'une interdiction d'exercer la profession pendant cinq ans, a précisé une source proche du dossier. Le ministre lui reproche d'avoir "tenu publiquement des propos diffamatoires à l'encontre de plusieurs magistrats de l'ordre judiciaire", a indiqué le ministère de la Justice. "Jean-Jacques Urvoas tient à défendre les magistrats et l'ensemble de l'institution judiciaire mise en cause par ces propos diffamatoires, les assure de son entière confiance et du respect de leur statut et de leur indépendance", a-t-il ajouté.

Les "sections spéciales" de Vichy. Inscrit au barreau de Seine-Saint-Denis, François Danglehant a été suspendu "pour son comportement envers le bâtonnier et ses confrères lors d'une instance disciplinaire", a-t-il précisé. Parmi les propos incriminés, selon la source proche du dossier, ceux qu'il a tenus devant la cour d'appel de Paris dans une vidéo datée du 3 mars 2016, où il évoque à propos de cette affaire "une justice de type sections spéciales comme sous le régime de Vichy", avant de citer les noms de plusieurs magistrats. "Nous sommes ici dans une justice de type sections spéciales", affirme-t-il également devant le Conseil supérieur de la magistrature dans une autre vidéo, datée du 25 janvier 2016. Les sections spéciales étaient des tribunaux d'exception créés par le régime de Vichy pour juger les résistants.

Jusqu'à 45.000 euros d'amende. François Danglehant n'a pu être joint dimanche soir."Dans le cas où il n'y a pas eu de plainte des magistrats intéressés, le parquet de Paris ne peut pas être à l'origine d'une procédure, qui ne peut alors être engagée que par le garde des Sceaux", a précisé la source proche du dossier. La diffamation contre un dépositaire de l'autorité publique est punie de 45.000 euros d'amende.