Le double "non" des Verts à l’exécutif

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avec AFP , modifié à
Les écologistes sont passés des paroles aux actes en votant à l'unanimité contre deux projets de loi.

Il y a de l'eau dans le gaz entre les Verts et le gouvernement. Quatre jours après la motion votée au conseil fédéral, où ils réclamaient "un changement de cap" du gouvernement, les parlementaires EELV sont passés aux actes en votant à l'unanimité mardi contre le texte sur l'enseignement supérieur et la recherche, à l'Assemblée, et sur le projet de loi de décentralisation au Sénat. Une première.

Le projet de décentralisation ? "Totalement décousu". Mardi, les sénateurs écologistes ont annoncé qu'ils étaient opposés au premier projet de loi de décentralisation "totalement décousu" qui sera examiné jeudi en première lecture au Sénat. "Le compte n'y est pas, il est impossible qu'aujourd'hui le groupe le vote", a fait valoir le sénateur Ronan Dantec, au nom de son groupe. "Plus ça va avancer, plus on va être exigeants sur les logiques de réforme", a prévenu mardi Pascal Durand, secrétaire national d'EELV, pour qui après "l'an I" de François Hollande durant lequel les écologistes ont accepté de patienter au nom de "l'urgence", "l'an II" doit être "celui des propositions".

Pascal Durand, EELV

L'"absence de concertation" sur la loi Fioraso. Concernant le texte sur l'enseignement supérieur à l'Assemblée nationale, les députées d'EELV ont déploré la frilosité du gouvernement. "Nous avons obtenu quelques avancées, mais malheureusement la philosophie du texte est restée la même", pas assez en rupture sur plusieurs points avec le quinquennat Sarkozy, a expliqué la députée Isabelle Attard, la chef de file écologiste. De son côté, Pascal Durand (photo), dénonce une "absence de concertation" sur le projet : "On est dans des pratiques qui en rappellent d'anciennes et qui ne sont pas bonnes, celles où des textes tombent des ministères sans concertation".

Ils s'en tiennent au "pacte très clair". Pour autant, les Verts comptent poursuivre leur collaboration avec les socialistes. "Un vote contre cette loi (...) n'est absolument pas un acte de défiance global", se défend la députée Barbara Pompili. "Nous nous tenons au pacte majoritaire très clair avec le gouvernement : nous sommes des partenaires de la majorité, nous votons les budgets mais nous n'avons jamais dit que nous voterions tous les textes", a-t-elle ajouté. "On a le droit d'être dedans et de critiquer", a renchéri Pascal Durand, rejoint par Pascal Canfin, ministre du Développement : participer et "dire quand ça ne nous convient pas, c'est ce que nous avons toujours défendu, il y a une cohérence".

>>> Dans son édito politique, Caroline Roux voit dans cette manoeuvre une mise sous pression du gouvernement... et un nouvel exemple de la schizophrénie des écologistes :