Le budget français contrôlé par l'UE ?

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avec Jérôme Chapuis , modifié à
Cette proposition de la Commission européenne provoque la colère des parlementaires nationaux.

Pour éviter de nouvelles catastrophes budgétaires, comme celle que la Grèce a connue, la Commission européenne entend prendre les devants. Bruxelles a proposé mercredi d’avoir un droit de regard sur les budgets des pays membres de l’Union européenne. Et ce avant qu’ils ne soient examinés par chaque parlement national.

Une proposition qui a provoqué une levée de boucliers en France, à droite comme à gauche. "Cette mesure ne passera pas comme une lettre à la Poste, je peux vous le dire. Car nous tenons quand même à la souveraineté nationale en matière de finances. Ce n’est pas possible autrement, sinon vous n’êtes plus un Etat", a mis en garde le député socialiste Philippe Martin, au micro d’Europe 1.

Une mesure "inconstitutionnelle" ?

Gérard Larcher, le président UMP du Sénat, a quant à lui d’ores et déjà prévenu que ce pré-contrôle de Bruxelles serait "inconstitutionnel". Un point sur lequel il rejoint José Manuel Barroso, le propre président de la Commission européenne, qui a reconnu que "les pouvoirs des parlements restent intouchables".

"La décision (sur les budgets) sera toujours du ressort des parlements nationaux mais nous trouvons important que lorsqu'un parlement prend une décision sur son budget, il connaisse le cadre budgétaire de son pays dans une dimension européenne", a-t-il malgré tout argumenté. Faisant valoir que l'Union monétaire devait désormais s'accompagner d'une Union économique.

Ce que craignent les plus europhiles désormais : que ce débat ne renforce le sentiment anti-européen, au moment où l’Union a le plus besoin de soutien.