Le bijoutier de Nice aurait-il bénéficié de la légitime défense en Suisse ?

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Kim Biegatch et Laurent Guimier
FACT-CHECKING – D’après Christian Estrosi, le commerçant ne serait pas tombé sous le coup de la loi chez nos voisins helvètes. Vrai ou faux ?

LA PHRASE – Le maire de Nice Christian Estrosi était l’invité de Wendy Bouchard dans Europe 1 Midi mardi. Alors que l’affaire du bijoutier de Nice prend de l’ampleur, il a tenu à s’exprimer sur la question de la légitime défense. Et pour cause : il affirme qu’en Suisse, les personnes attaquées sont mieux protégées qu’en France. « Lorsque vous êtes vous-même agressé et molesté et que vous en subissez des conséquences physiques comme c’est le cas pour ce bijoutier, on reconnaît que vous pouvez réagir en situation de légitime défense. » a-t-il expliqué. Selon Christian Estrosi, la législation suisse permettrait donc de riposter et même de tuer comme l’a fait le bijoutier niçois sans pour autant tomber sous le coup de la loi. 

Riposte graduée. Christian Estrosi a raison de dire que la Suisse a une définition de la légitime défense plus large qu’en France. L’article 33 du code pénal suisse précise que « celui qui est attaqué sans droit ou menacé sans droit d’une attaque imminente a le droit de repousser l’attaque par des moyens proportionnés aux circonstances ». Une victime peut riposter mais elle doit le faire à armes égales. Dans le cas de Nice, il s’agissait d’une attaque à coup de crosse d’un côté et d’une riposte avec une arme de poing de l’autre. Il ne peut donc s’agir d’une riposte graduée, les armes étant bien trop différentes. On ne peut donc pas dire que la légitime défense suisse aurait changé quelque chose dans l’affaire du bijoutier niçois.