L'avocat de Christine Lagarde : "Je ne comprends pas très bien la décision de la Cour"

Christine Lagarde a été reconnue coupable de "négligence" mais dispensée de peine, vendredi.
Christine Lagarde a été reconnue coupable de "négligence" mais dispensée de peine, vendredi. © Martin BUREAU / AFP
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Alain Acco avec M.L , modifié à
La Cour de justice de la République a reconnu l'ancienne ministre de l'Economie et des Finances coupable de "négligence" dans sa gestion de l'affaire Tapie, vendredi. Patrick Maisonneuve, son avocat, a réagi au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

La Cour de justice de la République (CJR) est allée à l'encontre des réquisitions du parquet, qui avait réclamé la relaxe de Christine Lagarde dans sa gestion de l'affaire Tapie. Vendredi, l'ancienne ministre a été reconnue coupable de "négligence" dans cette affaire, la CJR jugeant que la ministre aurait dû intenter un recours contre la sentence arbitrale. Interrogé par Europe 1, l'avocat de Christine Lagarde, Patrick Maisonneuve, s'est dit "déçu", vendredi soir. "Nous plaidions la relaxe, donc je ne vais pas tenir une langue de bois en disant que tout va bien", a-t-il expliqué.

"Aucune condamnation". "Ceci étant dit, je relativise cette décision, d'une part parce qu'il y a une relaxe partielle, et d'autre part parce qu'encore une fois, Madame Lagarde n'est condamnée à rien", a poursuivi l'avocat. "Il n'y a aucune condamnation ce soir prononcée par la Cour de Justice." L'actuelle directrice du FMI a, en effet, été dispensée de peine par la CRJ. "On ne lui a pas reproché d'avoir donné son feu vert pour rentrer en arbitrage, on a dit simplement qu'elle aurait dû exercer un recours en annulation", souligne le conseil. 

"Un contexte difficile". Selon Patrick Maisonneuve, Christine Lagarde s'était, à l'époque de l'arbitrage, "entourée de l'avis d'un certain nombre de juristes, qui de façon quasi-unanimiste, allaient dans le sens du non-recours en annulation." "Elle a suivi ce choix-là. Elle l'a répété ici : elle a toujours agi dans l'intérêt de l'Etat, en conscience et en confiance", martèle son avocat. Dernier argument invoqué, celui de la crise économique qui sévissait en 2008 : "la cour a aussi rappelé qu'on était dans un contexte politique et économique particulièrement difficile qui mobilisait véritablement la ministre de l'Economie et des Finances de l'époque."