Primaire de la droite - Laurent Wauquiez prévient : "La défaite de Sarkozy marque un vrai tournant"

© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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G.S.
"Le candidat qui sera élu aura une lourde responsabilité : celle de réussir l’unité", insiste le président du parti dans le JDD. 

"La primaire est incontestablement une réussite, même si je ­regrette certains moments de tension", a déclaré Laurent Wauquiez, dans une interview au Journal du Dimanche, à quelques heures du second tour.

"Au début de la semaine, des lignes rouges ont été franchies. Quand à l’intérieur de notre propre famille politique, on emploie les mêmes mots que les socialistes, on donne des armes à la gauche. Je suis reconnaissant aux deux candidats d’avoir corrigé lors du débat", poursuit le président par intérim du parti Les Républicains, en référence aux vives passes d'armes entre Alain Juppé et François Fillon cette semaine.

Selon Laurent Wauquiez, la droite doit veiller à rester uni après le second tour de la primaire. Car la présidentielle est encore loin d'être gagnée. "Les derniers scrutins doivent nous vacciner contre toute arrogance. Malgré le quinquennat apocalyptique de François Hollande, il y a toujours une gauche en France. Et en dépit des divisions du FN, Marine Le Pen exerce une vraie force d’attraction", analyse celui qui fut le lieutenant de Nicolas Sarkozy, avant de soutenir François Fillon.

" Les électeurs veulent une droite qui fasse vraiment le travail "

Le président par intérim du parti LR confie avoir du respect pour les deux finalistes de la primaire. "François Fillon, tout le monde l’a sous-estimé. Ce qui a été récompensé chez lui, c’est sa constance et l’absence d’embardées. J’ai aussi du respect pour Juppé, qui ne s’est pas dérobé. Il a assumé sa ligne politique, et ses positions ont permis un vrai débat sur ce que voulaient la droite et le centre pour l’avenir". Mais selon lui, François Fillon représente mieux les attentes des électeurs de droite. "Le résultat du premier tour est sans ambiguïté. Les électeurs veulent une droite qui fasse vraiment le travail", analyse-t-il. 

Laurent Wauquiez rend, enfin, un dernier hommage à Nicolas Sarkozy, éliminé lors du premier tour de la primaire, contre toute attente. "C’est simple, même si c’est ­injuste, et lui-même l’explique très bien : les Français ont considéré qu’on ne redonne pas sa chance à quelqu’un qui a été président de la République. La défaite de Sarkozy marque un vrai tournant. Il y a peu de gens qui ont marqué d’une empreinte aussi forte la vie politique française. La droite des années 1990 était une droite qui s’excusait, et qui, pour se faire aimer, croyait qu’il fallait être… un peu de gauche. Sarkozy nous a libérés de cela. Il a permis à ma génération d’assumer ses valeurs. C’est un apport fondamental et je resterai fidèle à cet héritage", confie le président du parti LR.