L'Assemblée de Corse veut favoriser l'embauche des prisonniers dits "politiques"

"Il ne faudra laisser personne de côté", a déclaré le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni.
"Il ne faudra laisser personne de côté", a déclaré le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni. © Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP
Le rapport prévoit notamment l'adoption d'une charte pour aider les prisonniers politiques dans leur retour à l'emploi après leur libération.

L'Assemblée de Corse a adopté dans la nuit de jeudi à vendredi un rapport de la majorité nationaliste pour permettre de faciliter l'embauche des prisonniers dits "politiques" après leur libération.

Une charte pour le retour à l'emploi des prisonniers politiques. Intitulé "Pace, Ritornu è Libertà" ("Paix, retour et liberté"), le rapport prévoit de "proposer à l'ensemble des institutions de l'île, ainsi qu'aux acteurs économiques, d'adhérer, sur la base du volontariat, à une charte labellisée de retour à l'emploi et à la vie active pour les prisonniers politiques", un qualificatif rejeté par le gouvernement. Au travers cette charte, dont le contenu sera rédigé d'ici à deux mois, chaque signataire s'engagera à proposer, "en fonction de ses possibilités, un emploi que pourra occuper la personne disposant des compétences et du profil requis". Une trentaine de personnes pourraient profiter de ces offres.

"Ne laisser personne de côté". "La Corse sort d'un demi siècle de conflit qui a brisé des vies, disloqué des familles, et anéanti des patrimoines", a déclaré le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni en introduisant la rapport: "Au moment où nous apprêtons à tourner la page, il ne faudra laisser personne de côté". "Ce rapport s'inscrit dans un contexte inédit depuis plusieurs décennies, qui fait suite à 40 années de conflit. Lutte qui a laissé la place il y a peu à une nouvelle phase. Il faut un temps pour tout. Le moment de la paix est selon nous venu", a pour sa part souligné le président indépendantiste de l'Assemblée, Jean-Guy Talamoni, en référence à l'annonce du dépôt des armes faite par le FLNC en 2014.

Des expériences déjà menées dans d'autres pays. La démarche, décrite comme "une approche innovante" par les nationalistes, trouve son inspiration dans des expériences déjà menées dans d'autres pays comme le programme Peace (Paix) mis en place en 1995 par l'Union européenne en Irlande du Nord. Une résolution demandant l'amnistie pour les "prisonniers politiques" corses avait été adoptée à une marge majorité par l'Assemblée de Corse sous la précédente mandature, le 28 mai 2015. Elle a depuis été réitérée par les nationalistes au pouvoir à la collectivité territoriale depuis les élections territoriales de décembre 2015.