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Le ministre de la Transition écologique a assuré mardi sur Europe 1 que l’accord de libre-échange trouvé entre le Mercosur et l’Union européenne allait être décortiqué et qu’il ne serait ratifié que si le Brésil respectait ses engagements.
INTERVIEW

La signature d’un accord commercial entre l'Union européenne et les pays membres du Mercosur n’en finit plus d’être critiqué pour ses conséquences néfastes sur l’environnement, en particulier en matière de déforestation. Au point que le gouvernement lui-même hésite à vanter ce texte sur les filières agricoles, qui concerne quatre pays sud-américains (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) et l’UE. 

"Pour moi, l’accord n’est pas ratifié", a lancé François de Rugy mardi matin sur Europe 1. "Il ne sera ratifié que si le Brésil respecte ses engagements. Et par ailleurs, nous allons le décortiquer, cet accord", a encore prévenu le ministre de la Transition écologique.

"Diplomatie du bras de fer"

François de Rugy met clairement la pression sur le Brésil et sur son président Jair Bolsonaro, pas vraiment soucieux des conséquences environnementales de sa politique, dont l’exemple le plus alarmant est la déforestation galopante de la forêt amazonienne. "Le fait que le Brésil s’engage à respecter l’accord de Paris alors que son président, Jair Bolsonaro, voulait en sortir, ça c’est quelque chose de positif", a noté le ministre de la Transition écologique, en y attribuant le mérite à la "diplomatie du bras de fer" menée  par Emmanuel Macron. "Il s’agit de rappeler tous les pays, dont le Brésil, à leurs obligations. Quand on signe l’accord de Paris, on met en œuvre une politique qui permet d’atteindre les objectifs de réduction de production de gaz à effet de serre et de protection de la forêt amazonienne."

Et l’un des leviers pour mettre la pression sur le Brésil, c’est la ratification de cet accord UE-Mercosur. "Cet accord ne peut entrer en vigueur que s’il est ratifié par le Parlement européen. Et nous avons des députés européens exigeants sur le sujet", a rappelé François de Rugy, qui pointe par ailleurs un problème de forme.

"Une commission européenne en toute fin de mandat qui fait cet accord... eh bien évidemment la nouvelle Commission européenne et la nouvelle majorité au Parlement européen aura à décortiquer cet accord avant de le ratifier", a-t-il insisté.