La laïcité "protège la fille en short et celle qui veut porter le foulard", d'après Hamon

Benoît Hamon, Portugal crédit : FRANCISCO LEONG / AFP - 1280
Benoît Hamon constate un "double déni" de la part de la République et des musulmans © FRANCISCO LEONG / AFP
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avec AFP
Interrogé sur le port du voile islamique, Benoît Hamon répond "la République, c'est la liberté de conscience et de religion, y compris quand elle est visible, tant qu'elle ne trouble pas l'ordre public".

Benoît Hamon, candidat du PS à l'élection présidentielle, estime que la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État "protège aussi bien la fille habillée en short que celle qui veut librement porter le foulard", dans un entretien au Journal du Dimanche.

Un "double déni". S'il "constate une montée du fondamentalisme et du communautarisme" dans les banlieues et note qu'il "existe au sein de l'Islam une dérive sectaire, violente et fanatique", il refuse les "prédictions apocalyptiques". À ses yeux, il existe "un double déni", celui "de la République, qui a laissé se développer des ghettos sociaux et territoriaux" et "celui de musulmans qui disent que cette dérive-là est extérieure à l'Islam" alors qu'il y a "une offensive très forte de groupes religieux qui testent la République et veulent mordre sur les libertés fondamentales, notamment celles qui concernent les femmes".

"La République, c'est la liberté de conscience et de religion". Que propose-t-il face à cette offensive ? "Rappeler le principe absolu, la laïcité, et revenir à la loi de 1905, qui protège aussi bien la fille habillée en short que celle qui veut librement porter le foulard", répond le député de Trappes (Yvelines). Mais comment donc établir que la femme est libre de porter le voile islamique ? "La République, c'est la liberté de conscience et de religion, y compris quand elle est visible, tant qu'elle ne trouble pas l'ordre public", élude Benoît Hamon en mettant en garde contre Marine Le Pen, qui "détourne la laïcité pour en faire un instrument antimusulman". "Si elle arrive au pouvoir, c'est l'embrasement garanti des banlieues", prédit-il.