La justice enquête sur le patrimoine de Le Pen

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avec AFP
Une enquête judiciaire vise un enrichissement d'1,1 million d'euros du président d'honneur du Front national.

L'enquête judiciaire en cours sur le patrimoine de Jean-Marie Le Pen porte sur un enrichissement du fondateur du Front national évalué à 1,1 million d'euros entre 2004 et 2009, a-t-on appris jeudi de sources concordantes, confirmant une information de Mediapart.

Différences de déclarations entre 2004 et 2009. Le parquet de Paris avait été destinataire fin novembre 2013 d'un signalement de l'ancienne Commission pour la transparence financière de la vie politique, qui se fondait sur les déclarations de patrimoine de Jean-Marie Le Pen au début et à la fin de son mandat de député européen, en 2004 et 2009. Cette commission a été remplacée depuis par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

Hausse évaluée à 1,1 million. Dans ce signalement, qui a conduit le parquet à ouvrir une enquête préliminaire, la hausse du patrimoine du président d'honneur du FN était évaluée à 1,1 million d'euros, ont indiqué les sources. "Cette commission m'a posé des questions. Je lui ai répondu et sans me poser d'autres questions, ils m'ont dit: 'Nous considérons que vos réponses sont insuffisantes, et nous transmettons au parquet'" a indiqué Jean-Marie Le Pen, dont les rapports avec sa fille Marine Le Pen se sont tendus ces derniers jours après une énième provocation jugée antisémite.

Il avance des explications mais pas de preuves. Selon une source proche du dossier, l'eurodéputé frontiste a avancé plusieurs explications à la commission, sans apporter de preuves. Il a notamment déclaré que le FN avait renoncé à lui réclamer une dette de 198.000 euros contractée en 1991. "Oui, a-t-il confirmé, cette dette remonte à l'affaire du 'détail'" et à sa condamnation à des dommages et intérêts devant les tribunaux pour avoir déclaré que les chambres à gaz étaient "un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale".

Différents versements et une remise gracieuse du fisc. Jean-Marie Le Pen a aussi affirmé que son micro-parti personnel, Cotelec, lui avait viré près de 300.000 euros en 2008. Il a également expliqué qu'une étude notariale lui avait versé quelque 150.000 euros et qu'il avait encaissé 50.000 euros d'une banque lorraine, selon la source proche du dossier. Enfin, il a fait état d'une remise gracieuse du fisc, a précisé cette source. Le FN et les micro-partis de Jean-Marie Le Pen et de Marine Le Pen, Cotelec et Jeanne, sont aussi au centre d'une information judiciaire confiée début avril au juge d'instruction Renaud van Ruymbeke et ouverte pour "escroquerie en bande organisée" et "faux".

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