L’UMP teste sa stratégie face au gouvernement

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avec Antonin André , modifié à
Les députés de la majorité sont divisés sur les initiatives prises par leurs chefs de file.

Débat sur les 35 heures, polémique sur le statut des fonctionnaires, les parlementaires de l'UMP retrouvent mardi les bancs de l'Assemblée dans une ambiance tendue vis-à-vis du gouvernement. Alors que la nouvelle direction de l'UMP -Jean-François Copé comme secrétaire général et Christian Jacob à la tête des députés - multiplie les initiatives controversées dans la majorité, François Fillon a sifflé la fin de la récréation, lundi, lors de ses vœux.

Fillon tacle publiquement Jacob

Un rappel à l’ordre adressé publiquement à Christian Jacob, à propos du débat sur le statut des fonctionnaires. Dans un entretien donné au mensuelActeurs publics daté de janvier, le chef des députés UMP s’interrogeait sur "la pertinence" de "l'embauche à vie des fonctionnaires". Une polémique balayée d’un revers de main, lundi, par le Premier ministre pour qui ce débat est "franchement inutile". "Que la Fonction publique ait besoin d'être encore modernisée est certain. Mais il ne faut pas radicaliser des oppositions factices", a-t-il fait valoir.

"C’était peut être l’ambiance festive de Noël"

Dans les rangs mêmes de la majorité, les initiatives de Christian Jacob ou Jean-François Copé sont diversement appréciées. Certains élus s’inquiètent de voir l’UMP multiplier les ballons d’essai. "C’était peut être l’ambiance festive de Noël", ironise le député des Alpes-Maritimes Lionnel Luca. "J’espère que nous allons revenir à un travail dans un cadre plus ordonné car cela fait un peu désordre", estime t-il.

"L’endroit où l’on réfléchit, c’est à l’UMP"

D’autres, à l’inverse, estiment que ces rapports de force entre gouvernement et majorité ont au moins une vertu : celle d’organiser le débat à droite. "Le Parti socialiste s’interdit toute réflexion, l’endroit où l’on réfléchit, c’est à l’UMP", tranche la parlementaire Valérie Rosso-Debord.

Faire vivre le débat sans tabou, c’est l’expression souvent utilisée par Nicolas Sarkozy. A une condition, répond François Fillon, que cela n’affaiblisse pas "la cohésion de la majorité". Message reçu ? Réponse dans les prochains mois avec la réforme sur la fiscalité et celle sur la dépendance.