Lionel Jospin va faire son entrée au Conseil constitutionnel

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COME-BACK - L'ancien Premier ministre va remplacer Jacques Barrot, mort la semaine dernière, au Conseil constitutionnel. 

L'INFO. Mercredi dernier, Jacques Barrot tirait sa révérence. L'ancien ministre centriste et ex-commissaire européen est décédé subitement à 77 ans dans le métro parisien. Depuis, la question se posait de l'identité de celui qui le remplacerait au Conseil constitutionnel, dont il était membre depuis 2010. La réponse est tombée mardi. Selon Le Monde, Lionel Jospin a en effet accepté la proposition du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone. L'ancien Premier ministre terminera donc le mandat de neuf ans de Jacques Barrot.

Une "grande personnalité politique" selon Valls. "Je voyais bien que son talent n'était pas assez utilisé", s'est justifié Claude Bartolone qui compte ainsi "rehausser l'image du Conseil constitutionnel". D'après l'ancien ministre de la Ville (1998-2002) de Lionel Jospin, ce dernier, âgé de 77 ans, pourrait se sentir "utile et reconnu au Conseil constitutionnel, tout en n'étant pas sur la scène politique de manière active". Depuis Prague où il effectue une visite, le Premier ministre Manuel Valls, qui fut un collaborateur de Lionel Jospin à Matignon, s'est réjoui de l'arrivée au Conseil de cette "grande personnalité politique".

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Une manœuvre politique. Nommer Lionel Jospin, c'est faire entrer une figure totémique de la gauche au Conseil constitutionnel. C'est aussi une manœuvre politique, avec comme enjeu le retour du Conseil dans le giron de la gauche. Avec la nomination de Lionel Jospin, les Sages compteront cinq membres classés à droite, quatre étiquetés à gauche, et un électron libre : Michel Charasse, ancien ministre de François Mitterrand mais nommé par Nicolas Sarkozy. Dans la majorité, on espère que l'influence de Lionel Jospin permettra de diminuer le ratio de textes de lois partiellement ou totalement invalidés depuis 2012, qui s'élève actuellement à un sur deux. Et d'éviter la répétition de couacs comme la censure de la taxe à 75% ou de la loi Florange.

A l'Elysée, on pense aussi au coup d'après. En 2016, le Conseil constitutionnel sera renouvelé d'un tiers. A cette occasion, il devrait véritablement basculer à gauche, mais surtout, le chiraquien Jean-Louis Debré quittera ses fonctions de président des Sages. Lionel Jospin apparaîtrait alors comme le grand favori pour le remplacer.

Souviens-toi en 2012... Deux jours après la victoire de François Hollande, soit le 8 mai 2012, Lionel Jospin avait pourtant assuré qu'un tel poste ne l'intéressait pas. "Je ne me situe pas du tout dans une perspective de ce type", avait-il alors répondu à France Inter. Une évolution qui n'a apparemment pas gêné ses collègues de la classe politique qui, de gauche comme de droite, se réjouissent plutôt de cette nomination.