Jean Sarkozy : l’insubordination des députés UMP

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Pierre Cardo juge "inconvenante" l'arrivée du fils du président à la tête de l'Epad. Georges Tron demande son audition à l'Assemblée.

"Je pense que dans le contexte actuel où les gens nous demandent sans arrêt des stages ; au moment où les "bac +2" ou "+5" ne trouvent pas de travail ; dans un contexte de crise économique : il est clair que ce type d’annonce est particulièrement malvenue. C’est inconvenant", s’est indigné, samedi sur Europe 1, dans l'émission Le temps de le dire, le député UMP Pierre Cardo évoquant la possible accession de Jean Sarkozy à la tête de l’Epad, l'établissement public chargé de l'aménagement de La Défense.

"C’est à lui, Jean Sarkozy, d’apprécier la situation et de savoir si, lui, en faisant cela il rend service à son père. Et au père de savoir si en laissant faire cela il rend service à son fils", a ajouté le député qui, mardi déjà, avait critiqué Jean Sarkozy devant des collègues à l'Assemblée.

"Peut-être que l’on voulait faire un plan de relance… C’est le plan de relance pour les humoristes et les chansonniers", a ironisé Pierre Cardo.

Autre député UMP remonté sur l’affaire Jean Sarkozy : le villepinisteGeorges Tron. Le député a suggéré samedi que le fils du chef de l'Etat demande à être auditionné par une commission de l'Assemblée nationale sur ses ambitions pour l'Epad, une manière selon lui de "sortir par le haut" de la polémique.

"Il serait assez élégant que Jean Sarkozy prenne l'initiative de dire qu'il va se soumettre à une audition qui serait par exemple une audition par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée. Ce n'est pas un traquenard, elle est présidée par Patrick Ollier qui est député des Hauts-de-Seine" (UMP), a ajouté le député de l'Essonne.

Le fils cadet du président de la République "viendrait expliquer quels sont les grands projets qu'il nourrit pour l'Epad", et montrerait "que ce n'est pas une nomination qui l'empêche de se soumettre lui aussi à des règles que d'autres, par la volonté de son père, vont devoir subir", a poursuivi Georges Tron faisant référence à un des souhaits de Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la révision constitutionnelle de juillet 2008, de voir certaines nominations au sommet de l'Etat soumises à l'avis du Parlement.

L'accession probable de Jean Sarkozy, 23 ans, à la présidence de l'Epad a déclenché une vague de protestations émanant de l'opposition - parlant de "népotisme" ou d'"abus de pouvoir" - mais aussi de la droite, où certains ont jugé sa candidature "inopportune".

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