Jean-Marie Le Pen revanchard pour les législatives

  • Copié
Administrator User , modifié à
Après le score décevant au 1er tour de la présidentielle, Jean-Marie Le Pen veut faire des élections législatives un "match retour victorieux". Le président du Front national a déclaré lundi vouloir reconquérir une partie de son électorat et même faire entrer des élus FN à l'Assemblée nationale. Il va donc se rendre dans presque toutes les régions de France d'ici le premier tour des législatives le 10 juin.

Jean-Marie Le Pen se lance dans un marathon régional pour les législatives. Après l'échec lors du 1er tour de la présidentielle (10,44% contre 16,86% en 2002), le président du FN veut conjurer les sondages qui prédisent un nouveau recul du Front national les 10 et 17 juin lors des législatives. Jean-Marie Le Pen va donc visiter "en un temps record" presque toutes les régions de France, en utilisant l'avion. "Jean-Marie Le Pen, qui est parachutiste, va sauter sur tous les aéroports de France et nous allons y convier la presse locale et nos adhérents", a expliqué Bruno Gollnisch lors d'une conférence de presse conjointe avec le président du FN. Le vol "sera sans doute privé" si le Front national parvient à trouver "des tarifs abordables", a précisé le délégué général. Le FN, qui a bouclé 95% des investitures, entend présenter des candidats dans les 577 circonscriptions et ne prévoit pas d'accords, à l'exception d'éventuels désistements réciproques au second tour avec les candidats du Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret. Jean-Marie Le Pen, qui ne sera pas lui-même candidat, veut faire passer l'idée que Nicolas Sarkozy n'a "pas bénéficié d'un vote d'adhésion" mais d'un "vote de refus" de Ségolène Royal. "C'était un vote utile à droite qui est parfaitement modulable et changeable lors des élections législatives. C'est là-dessus que nous allons faire campagne", a-t-il lancé. "On va avoir un match retour, un match victorieux", a ajouté Jean-Marie Le Pen, décidé à faire mentir la règle selon laquelle dans la foulée d'une présidentielle, la nouvelle majorité ne peut qu'amplifier sa victoire aux législatives. Jean-Marie Le Pen considère que le FN a de beaux restes. "Nous n'avons perdu qu'un million de voix, soit un cinquième de nos voix de 2002" dans un contexte très différent, a-t-il estimé. Selon lui, les électeurs FN qui se sont tournés vers Nicolas Sarkozy en voyant qu'il reprenait les thèmes de l'extrême droite ne tarderont pas à se rendre compte qu'ils ont été trompés. Bruno Gollnisch a également évoqué la "nouvelle donne" liée à la présence partout de candidats "bayrouistes", susceptibles de provoquer un nombre accru de triangulaires et de quadrangulaires dont le FN espère tirer profit. "Jusqu'à présent, et depuis 30 ans, il y avait une candidature unique au profit du sortant entre l'UMP et l'UDF ou un désistement réciproque" au second tour, a-t-il expliqué. "Ceci, apparemment, si j'en crois M. Bayrou, peut changer considérablement la donne". Le délégué du FN avait auparavant assuré sur Canal + que son objectif était de faire entrer des députés à l'Assemblée nationale, ce qu'il n'est pas parvenu à faire depuis la suppression de la proportionnelle en 1993. Par ailleurs, Jean-Marie Le Pen a précisé que son parti comptait tirer les enseignements de la présidentielle et des législatives lors d'un prochain congrès, "soit fin 2007, soit début 2008."