Jean-Luc Mélenchon, "offensif et parfois même offensant"

Jean-Luc Mélenchon a demandé l'annulation des perquisitions menées mardi, notamment au siège de La France insoumise.
Jean-Luc Mélenchon a demandé l'annulation des perquisitions menées mardi, notamment au siège de La France insoumise. © Eric FEFERBERG / AFP
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Hélène Jouan, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Avec une conférence de presse où il n'a fait qu'attaquer sans mesure, vendredi, Jean-Luc Mélenchon n'a pas forcément gagné en "présidentialité", selon l'éditorialiste d'Europe 1 Hélène Jouan.
EDITO

Jean-Luc Mélenchon contre-attaque. Après les perquisitions très tendues menées à son domicile et au siège de son parti, mardi, et une séquence lors de laquelle ses soutiens n'ont cessé de dénoncer une "police politique", le leader de La France insoumise a riposté, vendredi après-midi, lors d'une conférence de presse. Critique d'une "offensive politique" de la Macronie, demande d'annulation des perquisitions… Le député des Bouches-du-Rhône est "visiblement sous tension" pour l'éditorialiste d'Europe 1, Hélène Jouan.

"C'était un numéro très offensif de la part de Jean-Luc Mélenchon, qui n'en finit pas d'attaquer. Offensif, et parfois même carrément offensant, quand il a traité Jean-Guy de Chalvron, l'ex-rapporteur à la Commission des comptes de campagne, qui a été le premier à signaler des anomalies dans les comptes de Jean-Luc Mélenchon, de personnage 'vil et dégénéré'.

Il a aussi proféré des menaces quand il a mis en garde la presse contre toute reprise d'information évoquant des surfacturations, alors qu'on n'omettra jamais ici de parler de 'soupçons de surfacturation'.

"Bazooka verbal". Le responsable de Le France insoumise, visiblement sous tension, a adopté un débit de bazooka verbal. Tout le monde en a pris pour son grade : la police, la justice et les journalistes. Ils seraient tous instrumentalisés par un homme et un seul, Emmanuel Macron bien sûr, puisque Jean-Luc Mélenchon l'a dit et répété : ce qu'il subit est une 'offensive politique' de la 'Macronie', destinée à faire trébucher La France insoumise. 'Nous avons été traités comme une organisation terroriste', a-t-il tonné. Mais, bravache, il a conclu : 'Nous n'avons peur de rien ni de personne'.

Un homme très en colère. Jean-Luc Mélenchon a surtout défendu bec et ongles Sophia Chikirou, une proche qui, pendant la présidentielle, avait la double casquette de directrice de sa communication et dirigeante de la société Mediascop qui facturait ses services au candidat. Entendue vendredi par la justice, elle est encore auditionnée ce vendredi soir, sans doute sur ses soupçons de surfacturation. Jean-Luc Mélenchon a jugé qu'elle était un 'bouc émissaire' dans cette histoire et il lui a renouvelé toute sa confiance.

C'est une fois de plus un homme en colère, très en colère, qu'on a vu cet après-midi qui, par son fracas, sa fureur, ses attaques sans mesure contre tout et tous, ne semblait pas franchement avoir pour objectif principal de regagner des points de 'présidentialité'."