Valls et l'"apartheid territorial, social, ethnique" en France

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
VOEUX - Le Premier ministre a également affirmé que "Je suis Charlie" n'était "pas le seul message de la France au monde".

Manuel Valls est inquiet pour la France. "Ces derniers jours ont souligné beaucoup des maux qui rongent notre pays ou des défis que nous avons à relever. A cela, il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps et dont on parle uniquement par intermittence", a déclaré mardi le Premier ministre lors de ses vœux à la presse, appelant à "regarder la réalité de notre pays".

"Les émeutes de 2005, qui s'en rappelle ?" "Les émeutes de 2005, qui aujourd'hui s'en rappelle et pourtant... Les stigmates sont toujours présents", a souligné Manuel Valls. Le locataire de Matignon a insisté sur "la relégation péri-urbaine, les ghettos - ce que j'évoquais en 2005 déjà - un apartheid territorial, social, ethnique, qui s'est imposé à notre pays". Il a évoqué aussi "la misère sociale" à laquelle "s'additionnent les discriminations quotidiennes parce que l'on n'a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l'on est une femme".

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Il défend "le respect des convictions". Par ailleurs, alors que des manifestations massives contre Charlie Hebdo ont agité plusieurs pays musulmans ces derniers jours, Manuel Valls a voulu délivrer un propos nuancé sur ce sujet délicat. Pour lui, le slogan "Je suis Charlie" "n'est pas le seul message de la France au monde". "La France porte la liberté d'expression partout, mais elle défend aussi d'autres valeurs qui nous sont chères : la paix, le respect des convictions, le dialogue entre les religions", a déclaré le Premier ministre, alors que plusieurs manifestations anti-françaises se sont déroulées ces derniers jours dans le monde musulman.

Le Premier ministre a salué le "cri de ralliement" qu'a constitué le slogan d'hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo et des attentats en région parisienne, un message "qui a réuni tous les Français, beaucoup de Français". "Nous devons toujours éviter ce piège des amalgames, des identités irréconciliables. Ce piège que nous tendent les terroristes", a-t-il toutefois souligné.

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