Jadot-Hamon, Bayrou-Macron... Finalement, il y a beaucoup d'amour dans cette présidentielle

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David Revault d'Allonnes , modifié à
Les militants écologistes ont approuvé le retrait de Yannick Jadot en faveur de Benoit Hamon. Conclusions : même dans une campagne présidentielle éclatée façon puzzle, des rapprochements sont encore possibles.

Finalement, il y a beaucoup d'amour dans cette présidentielle. Sous la tension, les affrontements, les polémiques, les sentiments restent encore possibles. Le mariage entre Yannick Jadot et Benoît Hamon le prouve. Aucun candidat de gauche n'est franchement flamboyant. Aucun n'a, à ce stade, la possibilité d'être au deuxième tour. Et là deux d'entre eux se sont mis d'accord pour un rassemblement. C'est plutôt encourageant !

Si on prend un point de vue un peu moins romantique, un peu plus cynique, on peut filer la métaphore économique : il y a une fusion acquisition derrière le retrait de Jadot, un deal pour accorder des circonscriptions aux écologistes pour les législatives. Mais on retiendra tout de même que deux candidats du même côté de l'échiquier peuvent encore s'entendre.

Bayrou a surpris son monde. Et on en a eu un autre exemple mercredi, avec le soutien apporté par le centriste François Bayrou à Emmanuel Macron. Une nouvelle preuve d'amour, ça ne s'arrête plus, décidément. François Bayrou, le centriste, a surpris son monde en passant la bague au doigt d'Emmanuel Macron l'électron libre. Moi, j'étais persuadé que François Bayrou serait candidat, même s'il n'avait aucune chance. Et il fait le choix de la raison.

D'ailleurs, c'est vrai que c'est un mariage de raison plus qu'un véritable mariage d'amour. Il suffit de regarder ce que disait Bayrou de Macron il y a quelques semaines encore. C'était du brutal... Bien sûr on a des doutes sur la sincérité de ces sentiments. Et là aussi, il y a sans doute un accord, des promesses de poste. Mais tout de même, être capable de se rapprocher dans cette période, c'est plutôt encourageant.

Hamon et Mélenchon, c'est grotesque. En revanche ça coince fort entre Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Je vais vous dire : ça devient un peu pénible. Et même franchement grotesque. Ce feuilleton à l'eau de rose, façon 'Je t'aime moi non plus'... Les deux intéressés pourraient nous épargner cette tragi-comédie. D'autant que ça fait un mois que ça dure. On résume : ni Hamon, ni Mélenchon ne veut se retirer. Mais aucun d'eux ne veut apparaître comme responsable de l'échec du rapprochement. D'où cette farce, cette comédie de boulevard.

On ne parle même pas de divorce, puisque de mariage, il n'y a pas eu. Bien sûr, il reste deux mois. Et Si Mélenchon chutait vraiment trop dans les sondages, il pourrait peut-être se désister. Et réciproquement. Ca va d'ailleurs être l'enjeu des prochaines semaines entre les deux hommes. Mais on n'en prend pas le chemin. Comme quoi, il y a  de l'amour dans cette présidentielle. Mais dans certains vieux couples à gauche, ce sera compliqué de le réanimer. 

Dans un paysage hyper fragmenté, et tendu, on devrait à l'arrivée rester avec cinq gros candidats. Qui oscillent grosso modo entre 10 et 25%. Bref un ménage à cinq, dans lequel on n'est pas certain que l'ambiance reste très romantique dans les prochaines semaines.