L'entrevue prévue mardi à Gaza entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a été reporté, vraisemblablement de 24 heures, en raison des menaces que fait peser Israël. L'entrevue entre les deux hommes doit porter sur la consolidation du cessez-le-feu entre les deux groupes armés après leurs affrontements de la semaine écoulée, mais également sur les perspectives de rétablissement de retour à la trève qui prévalait auparavant entre activistes palestiniens et Irsaël.Le vice-ministre israélien de la Défense Ephraïm Sneh n'a pas exclu, si les activistes palestiniens continuaient à tirer des roquettes contre Israël, de prendre pour cible le Premier ministre Ismaïl Haniyeh. "Personne dans le cercle des responsables militaires et des dirigeants du Hamas n'est à l'abri d'une frappe. Que fait la branche politique du Hamas ? Elle donne son feu vert à ceux qui mènent les combats", a-t-il dit en présentant Haniyeh comme "un terroriste en complet-veston". "Tout mal fait au Premier ministre Ismaïl Haniyeh ou à tout autre dirigeant du Hamas équivaudra à un changement des règles du jeu et l'occupant devra s'attendre à en payer un prix sans précédent", a rétorqué un responsable du mouvement intégriste, Sami Abou Zourhi. Abou Zouhri a souligné qu'Israël devait mettre fin à ses raids s'il voulait que cessent également les tirs de roquettes Kassam contre le territoire israélien. "Si les tirs de roquettes ne cessent pas, nous n'arrêterons pas non plus", lui a rétorqué le ministre de la Défense Amir Peretz. Rencontrant le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, Peretz a souhaité une intervention internationale pour "éviter une situation d'anarchie dans laquelle l'Autorité palestinienne disparaîtrait totalement". Ahmed Youssef, conseiller de Haniyeh, s'est montré ouvert en évoquant un cessez-le-feu avec les Israéliens, qui serait également étendu à la Cisjordanie. Il a assuré que le dirigeant du Hamas était "prêt à convaincre les autres factions d'accepter un cessez-le-feu si Israël mettait fin à ses assassinats et à ses raids". Parmi ces autres factions figure le Djihad islamique qui a revendiqué conjointement avec les Comités de résistance populaire les tirs de roquettes qui ont fait un mort et deux blessés graves lundi soir à Sderot. Quatre activistes du Djihad circulant en voiture avaient été tués quelques heures auparavant par l'aviation israélienne. Selon Abou Ahmed, porte-parole de la branche armée du Djihad, "parler de calme dans ces conditions est absurde et inacceptable". "Il n'y a pas de solution unique, simple ou simpliste au problème des tirs de Kassam", a assuré Ehud Olmert aux habitants de Sderot, qui lui ont réservé un accueil houleux. Au lendemain d'un tir de roquette qui a tué, pour la première fois depuis six mois, une habitante de Sderot, la branche militaire du Hamas a encore tiré deux roquettes mardi contre la ville israélienne, où le Premier ministre Ehud Olmert s'est rendu dans la matinée. De son côté, l'aviation israélienne a tiré deux missiles contre un poste de la "force exécutive", la police officieuse du Hamas. Personne ne se trouvait à l'intérieur, mais un passant a été légèrement blessé lors de ce raid.