Israël et le Hamas se menacent, mais évoquent une trêve

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Administrator User , modifié à
Israël et le Hamas se sont menacés du pire en cas de poursuite de leur escalade militaire, mais ni l'un ni l'autre n'ont écarté un retour au calme. Lundi, au moins cinq Palestiniens et une Israélienne ont été tués dans de nouvelles attaques, Tsahal amplifiant ses raids sur Gaza et les activistes palestiniens tirant de nouvelles roquettes artisanales contre le sud d'Israël.

L'entrevue prévue mardi à Gaza entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a été reporté, vraisemblablement de 24 heures, en raison des menaces que fait peser Israël. L'entrevue entre les deux hommes doit porter sur la consolidation du cessez-le-feu entre les deux groupes armés après leurs affrontements de la semaine écoulée, mais également sur les perspectives de rétablissement de retour à la trève qui prévalait auparavant entre activistes palestiniens et Irsaël.Le vice-ministre israélien de la Défense Ephraïm Sneh n'a pas exclu, si les activistes palestiniens continuaient à tirer des roquettes contre Israël, de prendre pour cible le Premier ministre Ismaïl Haniyeh. "Personne dans le cercle des responsables militaires et des dirigeants du Hamas n'est à l'abri d'une frappe. Que fait la branche politique du Hamas ? Elle donne son feu vert à ceux qui mènent les combats", a-t-il dit en présentant Haniyeh comme "un terroriste en complet-veston". "Tout mal fait au Premier ministre Ismaïl Haniyeh ou à tout autre dirigeant du Hamas équivaudra à un changement des règles du jeu et l'occupant devra s'attendre à en payer un prix sans précédent", a rétorqué un responsable du mouvement intégriste, Sami Abou Zourhi. Abou Zouhri a souligné qu'Israël devait mettre fin à ses raids s'il voulait que cessent également les tirs de roquettes Kassam contre le territoire israélien. "Si les tirs de roquettes ne cessent pas, nous n'arrêterons pas non plus", lui a rétorqué le ministre de la Défense Amir Peretz. Rencontrant le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, Peretz a souhaité une intervention internationale pour "éviter une situation d'anarchie dans laquelle l'Autorité palestinienne disparaîtrait totalement". Ahmed Youssef, conseiller de Haniyeh, s'est montré ouvert en évoquant un cessez-le-feu avec les Israéliens, qui serait également étendu à la Cisjordanie. Il a assuré que le dirigeant du Hamas était "prêt à convaincre les autres factions d'accepter un cessez-le-feu si Israël mettait fin à ses assassinats et à ses raids". Parmi ces autres factions figure le Djihad islamique qui a revendiqué conjointement avec les Comités de résistance populaire les tirs de roquettes qui ont fait un mort et deux blessés graves lundi soir à Sderot. Quatre activistes du Djihad circulant en voiture avaient été tués quelques heures auparavant par l'aviation israélienne. Selon Abou Ahmed, porte-parole de la branche armée du Djihad, "parler de calme dans ces conditions est absurde et inacceptable". "Il n'y a pas de solution unique, simple ou simpliste au problème des tirs de Kassam", a assuré Ehud Olmert aux habitants de Sderot, qui lui ont réservé un accueil houleux. Au lendemain d'un tir de roquette qui a tué, pour la première fois depuis six mois, une habitante de Sderot, la branche militaire du Hamas a encore tiré deux roquettes mardi contre la ville israélienne, où le Premier ministre Ehud Olmert s'est rendu dans la matinée. De son côté, l'aviation israélienne a tiré deux missiles contre un poste de la "force exécutive", la police officieuse du Hamas. Personne ne se trouvait à l'intérieur, mais un passant a été légèrement blessé lors de ce raid.