Interview de Macron : Les Républicains fustigent un combat de "catch", sans annonces concrètes

Les Républicains ont déploré l'absence de réponses aux problèmes des Français.
Les Républicains ont déploré l'absence de réponses aux problèmes des Français. © FRANCOIS GUILLOT / AFP / POOL
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avec AFP , modifié à
Les Républicains n'ont pas été convaincus par l'interview présidentielle, menée par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. 

Les Républicains ont déploré lundi l'absence d'annonces concrètes et de réponses aux problèmes des Français lors de l'interview d'Emmanuel Macron la veille, ainsi que la forme prise par l'entretien, qui a viré au combat de "catch" et "affaiblit la fonction présidentielle".

Le président a "manqué de hauteur". Emmanuel Macron "a maintenu son cap" dimanche sur BFMTV/RMC et Mediapart et est apparu comme "le président des injustices", "déconnecté des réalités, qui n'a pas mesuré encore cette colère sociale et populaire", a critiqué Damien Abad, un des vice-présidents du parti, sur CNews.

Sur la forme, "il a été parfois confus", a "manqué de hauteur par rapport à la fonction présidentielle". "Les Français n'attendaient pas qu'il fasse un match de boxe ou un match de catch. On attend d'un président de la République qu'il fixe des orientations", a-t-il poursuivi, jugeant que l'exercice "affaiblissait l'autorité présidentielle", alors que l'interview a parfois surpris par la vigueur des échanges entre Emmanuel Macron, Jean-Jacques Bourdin, et Edwy Plenel. Sur le fond, "ça n'a rien changé et surtout il n'y a eu quasiment aucune annonce, aucune mesure concrète" en deux interviews, jeudi et dimanche.

"Un jeu de rôles". Une des porte-parole des Républicains, Laurence Sailliet, a dit sur RFI avoir eu "l'impression d'assister à une comédie politique avec toute une mise en scène". "Si je ne m'abuse c'est le président de la République qui a choisi la forme car ça l'amuse, il a essayé de faire différents formats, c'est un jeu de rôles, un jeu de communication, on ne va pas l'en plaindre", a-t-elle remarqué, interrogée sur le ton de l'interview de dimanche soir, musclé.

Elle a noté qu'"on vous parle comme vous vous laissez parler". "Il a voulu jouer ce jeu de catch américanisé, il a choisi les journalistes, il connaît le franc-parler des uns et des autres, donc il s'est mis dans cette situation", a-t-elle ajouté.
"C'est un moyen aussi pour lui de privilégier la forme et pas le fond et c'est bien là le problème, le fond de la politique qu'il mène". Au final, "les Français n'ont pas obtenu de réponses, rien n'a changé sur le pouvoir d'achat, rien n'a changé dans la lutte contre l'immigration", a-t-elle dénoncé.

Un peu plus tôt sur Europe 1, la secrétaire générale du parti Annie Genevard a regretté "beaucoup d'agressivité et des interruptions en permanence". "C'était plus un débat politique. On aurait pu mettre à la place des journalistes deux contradicteurs politiques, on aurait eu le même type de débat", a-t-elle relevé. "Ça rompt, et c'est assez fidèle à la tradition transgressive qu'affectionne le président de la République, avec les grands principes de l'interview politique. À savoir, la neutralité et l'objectivité".