Hollande veut "des résultats", et vite

François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont animé un séminaire à l'Elysée avec tous les ministres.
François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont animé un séminaire à l'Elysée avec tous les ministres. © REUTERS
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Rémi Duchemin, avec AFP , modifié à
Le chef de l’Etat a mis la pression sur ses ministres lors d’un séminaire à l’Elysée lundi.

La phrase. "Un an c'est court, mais quatre ans, ce n'est pas long, voilà l'enjeu!" François Hollande s’est montré volontiers solennel lundi lors d’un séminaire à l’Elysée en présence de tous les membres du gouvernement. Un an jour pour jour après son accession à la présidence de la République,  le chef de l’Etat a lancé l’an II de son quinquennat avec deux priorités, accélérer le rythme des réformes et produire les premiers "résultats" concrets sur le front du chômage

 

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Des "résultats". "L'année qui vient doit être celle des résultats", a prévenu François Hollande, en précisant les secteurs prioritaires : "sur le chômage, sur le logement, sur l'école, mais aussi le retour de la croissance, sur la maîtrise de la dépense et donc sur le niveau des prélèvements". Usant volontiers d'un vocabulaire martial, il a fait de la "bataille pour l'emploi" la mère de toutes les batailles. Au gouvernement, instamment prié de passer "à l'offensive", il a fixé deux autres objectifs, la jeunesse et la "préparation de l'avenir. Le Premier ministre présentera ainsi "dans les prochaines semaines" un "plan d'investissement pour les 10 ans qui viennent".

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Une priorité : les retraites. Outre le plan décennal d'investissements, le chef de l'Etat a évoqué plusieurs réformes, dont celle de la formation professionnelle et celle des retraites, jugeant "inacceptable" que "malgré les promesses d'hier", le régime général des retraites soit "toujours en déséquilibre" avec un déficit qui "atteindra 20 milliards d'ici 2020". Des décisions, a-t-il poursuivi, seront prises "pour assurer immédiatement les régimes de financement des retraites, et sur le moyen terme, les préserver".

 

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Un programme "chargé", reconnaît Vallaud-Belkacem. A l’issue du séminaire, Najat Vallaud-Belkacem, a énuméré les projets déjà engagés et admis que le programme dans les semaines et mois à venir seraient "chargés". "Devraient faire l'objet au moins d'une première lecture d'ici l'été le projet de loi sur les métropoles ainsi que celui sur la limitation du cumul des mandats (et) celui sur la consommation", a poursuivi la porte-parole du gouvernement. Le chef de l'Etat étant "demandeur" que le Parlement puisse reprendre ses travaux dès le début du mois de septembre, "nous pourrions alors aborder d'autres textes comme celui relatif à l'économie sociale et solidaire, celui relatif au logement, le ‘Duflot II’, celui relatif à l'égalité homme-femme et puis un dernier texte sur le régime de l'auto-entrepreneur", a encore précisé la ministre des Droits des femmes.

Des piques à la droite. Devant les ministres, François Hollande a aussi égratigné la droite. Le chef de l'Etat a dit avoir trouvé un pays "rongé par les déficits, alourdi par la dette, affaibli par la perte de compétitivité, mais surtout hanté par l'augmentation continue du chômage depuis cinq ans". Et de poser cette question : "où en serait-on aujorud’hui si je n’avais pas gagné ?"

La cohésion affichée. Dans un contexte de chômage record et de crise économique, l'exécutif s'est gardé d'une quelconque célébration de ce premier anniversaire au pouvoir. Les ministres ont également quitté l'Elysée groupés, sans doute pour signifier une cohésion gouvernementale encore mise à mal la semaine dernière par une anicroche entre Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, et Arnaud Montebourg, du Redressement productif, autour du dossier Dailymotion.

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