Hollande évoque Chevènement pour diriger la Fondation pour l'islam de France

© THOMAS SAMSON / AFP
  • Copié
avec AFP
Le chef de l'Etat a cité le nom de l'ancien ministre de l'Intérieur lors d'un point sur le financement de l'islam de France.

 

François Hollande a évoqué mardi soir, de façon informelle, le nom de l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement pour prendre la tête de la Fondation pour l'islam de France, que l'exécutif veut remettre sur les rails.

Il faut "la conforter", la "doter". Lors d'une rencontre avec la presse présidentielle à Paris, le président a souligné la nécessité pour cette Fondation, créée en 2005 mais paralysée par des dissensions internes, d'exercer un contrôle notamment sur le financement de la construction des lieux de culte musulmans. Le débat sur ce financement a resurgi avec les attentats, notamment celui de la semaine dernière contre une église près de Rouen où un prêtre a été égorgé en disant sa messe. Cette Fondation des œuvres de l'islam de France, "il faut la conforter, la doter", a ajouté le chef de l'Etat, avant de citer le nom de l'ancien président du Mouvement des Citoyens, Jean-Pierre Chevènement, connu pour son attachement à la laïcité, pour prendre la tête de cette instance.

Aux origines du CFCM. Pour rappel, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Intérieur avait, en 1999, lancé une "grande consultation" réunissant les grandes fédérations musulmanes françaises. C'est cette grande consultation qui avait abouti, en 2003, alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur, à la création du Conseil français du culte musulman (CFCM).

La Fondation des œuvres de l'islam de France, créée en 2008, visait à l'origine collecter des fonds privés pour financer le culte musulman (mosquées, imams, pèlerinage...). Hébergée par la Caisse des Dépôts et Consignations, cette Fondation devait permettre d'avoir une traçabilité précise de l'origine des fonds, une parfaite transparente. La Fondation a été dotée d'un million d'euros par l'avionneur Dassault. Mais face à l'incapacité des instances musulmanes à s'entendre sur la destination des fonds et à l'échec des pouvoirs publics de lever toutes les incertitudes juridiques, l'argent est resté majoritairement dormant. Seul un tiers des fonds a été utilisé.