Hollande : Baudis, "un homme libre"

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Fabienne Cosnay et Aurélien Fleurot avec agences , modifié à
EN IMAGES ET EN TWEETS - Un hommage national a été rendu aux Invalides à l'ancien Défenseur des Droits, mort jeudi dernier à l'âge de 66 ans.

"Il était toujours écouté". "Dominique Baudis était un homme d'honneur, un homme libre". François Hollande est arrivé mardi peu après 16h30 dans la Cour d'honneur des Invalides pour l'hommage national à Dominique Baudis, mort jeudi d'un cancer à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris.

Après les honneurs militaires et la revue des troupes, le président de la République a prononcé l'éloge funèbre. "Le mot liberté caractérise son parcours", a souligné le chef de l'Etat revenant sur les différentes fonctions occupées par Dominique Baudis. La ville de Toulouse dont il a été maire de 1983 à 2001. La présidence du CSA, l'Institut du monde arabe, jusqu'à devenir le premier Défenseur des droits, onzième personnage de l'Etat dans l'ordre protocolaire. "Ce qui donne un sens à l'existence de Dominique Baudis", a estimé François Hollande, c'est qu' "il a fait le choix, toujours le choix, de servir en toute circonstance, et surtout en toute liberté, la dignité humaine".

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"Un manque, un chagrin". Manuel Valls, Christiane Taubira et Benoît Hamon comptaient parmi les membres du gouvernement présents. François Bayrou, Yves Jégo, et plusieurs membres de l'UMP dont François Fillon et Alain Juppé ont aussi assisté à cet hommage national. En marge de la cérémonie, le président du MoDem a rappelé son chagrin d'avoir perdu son ami de 40 ans. "C'est un manque, c'est un chagrin, c'est absolument vrai qu'il était un homme de liberté et pour défendre cette liberté, il était extrêmement déterminé", a confié François Bayrou.  

"Il avait dû défendre son honneur un peu seul". François Hollande est aussi revenu sur la sordide affaire Alègre. En 2003, le tueur en série avait accusé le maire de Toulouse de faits très graves, tels que proxénétisme, viol, meurtre et acte de barbarie. Dominique Baudis avait choisi de se défendre en personne sur TF1 alors que la presse se contentait d'évoquer des "notables" sans avancer son nom. "Il avait dû défendre son honneur un peu seul", a rappelé le président de la République. "Pour quelques gouttes de sueur sur son front, des procureurs de caniveau l'avaient déclaré coupable", a dénoncé François Hollande. "Il se trouve que j'étais sur le plateau ce soir-là", a confié le chef de l'Etat.

Minute de silence dans l'Assemblée. A l'ouverture de la séance des questions au gouvernement, à 15 heures, les députés avaient quant à eux observé une minute de silence en hommage à l'ancien maire de Toulouse. "Partout où il est passé, Dominique Baudis a laissé l'image d'un homme de dialogue et d'un véritable humaniste", a souligné le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone. La déclaration a été suivie d'une minute de silence dans l'Hémicycle. Plusieurs députés et ministres l'ont salué en préambule de leur prise de parole.

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Les Toulousains pourront dire adieu mercredi à leur ancien maire lors des obsèques religieuses prévues à la cathédrale Saint-Etienne. La dépouille de Dominique Baudis sera incinérée, mercredi soir. Ses cendres seront inhumées jeudi matin près de son père, lui-même maire de 1971 à 1983, au cimetière de Salonique, non loin du centre de Toulouse.

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