"Je suis Charlie" : Guaino contre "la politique des slogans"

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INTERVIEW E1 - Le député UMP des Yvelines craint que la France ne se divise après les attentats de ces derniers jours.

L'INTERVIEW. Henri Guaino, député des Yvelines et proche de Nicolas Sarkozy, a donné sur Europe 1 sa lecture des attentats qui ont endeuillé la France ces derniers jours. Pour lui, les "nouvelles organisations (terroristes, ndlr.) ont pour but de semer le chaos dans nos sociétés occidentales en dressant les gens les uns contre les autres", a-t-il déclaré, ajoutant qu'ils "savent que nos sociétés sont fragiles. Elles se sont fragilisées parce que nous avons laissé monter le communautarisme en nous éloignant de la République une et indivisible".

Henri Guaino : "Nos sociétés se sont...par Europe1fr

Selon Henri Guaino, il n'y a aujourd'hui "plus d'armature morale qui permette d'unir les citoyens entre eux et de leur donner un sentiment d'appartenance fort à un même nation". Pour autant, le député des Yvelines refuse de lier l'immigration et les attaques des derniers jours. "Il ne faut pas tout mélanger, a-t-il dit. Mais il souligne tout de même "notre incapacité à organiser l'assimilation, qui est le partage d'une histoire commune, de valeurs communes, ..."

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"Un effort pour ne pas regarder l'autre comme un ennemi". Le député UMP a annoncé qu'il participera, dimanche, à la marche organisée à Paris, où sont attendues près d'un million de personnes. "Je crois la France capable d'étonner le monde", a-t-il commenté. Mais "tout cela est fragile et demande un effort de chacun sur lui-même pour ne pas regarder l'autre comme un ennemi ou un meurtrier en puissance".

Henri Guaino s'est désolidarisé du mot d'ordre "Je suis Charlie", utilisé dans le monde entier pour manifester du soutien pour les victimes des attentats. "Je ne suis pas favorable à la politique des slogans", a-t-il dit, trouvant ce slogan "efficace et beau dans la circonstance présente". Mais pour lui, "le sujet, ce sont les gens qui sont morts, tués de sang froid" et "pas uniquement les morts de Charlie Hebdo. Il y a un agent de voirie, des policiers, des clients du supermarché casher".

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