Gollnisch : la procédure disciplinaire contre Le Pen est "ahurissante"

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Le député européen et membre du bureau politique du FN s'insurge contre la tenue d'un bureau exécutif pour juger Jean-Marie Le Pen. 

Mise à jour à 20h20 : Le bureau exécutif du Front national a décidé d'exclure Jean-Marie Le Pen. "La décision complète et motivée sera notifiée prochainement à M. Le Pen", précise le communiqué.

Le Front national se déchire autour du sort réservé à Jean-Marie Le Pen. Le cofondateur du FN est convoqué jeudi après-midi devant le bureau exécutif du parti, où il risque l'exclusion. Une procédure qui indigne Bruno Gollnisch, député européen et membre du bureau politique du FN, invité jeudi matin sur Europe 1. "Cette procédure disciplinaire est ahurissante, surprenante", s'étonne le parlementaire européen. "Cette procédure m'apparaît superflue. La seule chose intelligente à faire serait de s'asseoir autour d'une table et de discuter", ajoute Bruno Gollnisch. 

"Certains membres" du bureaux exécutif "pas indépendants". Jean-Marie Le Pen sera jugé par six membres du parti : Jean-François Jalkh, Nicolas Bay, Louis Aliot, Steeve Briois, Wallerand de Saint-Just et Marie-Christine Arnautu. Seule cette dernière est une alliée du patriarche frontiste. "Les membres du bureau exécutif doivent quand même en grande partie leur mandat de député, de député européen ou de conseiller général à l'action de (Jean-Marie) Le Pen durant des décennies", estime Bruno Gollnisch. "Certains membres (du bureau exécutif) sont dans des liens de subordination qui ne leur permettent pas d'être indépendants", assure le député européen. 

Jean-Marie Le Pen "mérite" sa liberté d'expression. Jean-Marie Le Pen devra répondre de ses propos réitérés sur les chambres à gaz, ainsi que ceux visant Marine Le Pen et le numéro 2 du parti, Florian Philippot. "Je ne vois pas l'intérêt de sacrifier Jean-Marie Le Pen sur l'autel du politiquement correct. Il (Jean-Marie Le Pen) veut sa liberté d'expression, et je pense qu'il a fait suffisamment pour mériter cela. Elle (Marine Le Pen) souhaite dédiaboliser le FN, cette préoccupation en soi est légitime, puisque nous ne sommes pas des diables. Mais la liberté d'expression du fondateur du FN est compatible avec l'autorité de Marine Le Pen", juge Bruno Gollnisch. 

La "crainte" de n'être plus audible. Bruno Gollnisch s'inquiète enfin des répercussions de cette guerre ouverte entre Jean-Marie Le Pen et sa fille, Marine Le Pen, sur le plan politique. "Le FN est surtout sur les antennes en raison de ce conflit", se désole le membre du parti d'extrême droite. De là à craindre que le Front national ne soit plus audible ? "C'est ma crainte", conclut Bruno Gollnisch. 

Retrouvez l'intégralité de l'interview de Bruno Gollnisch : 


Gollnisch : "Nous ne sommes pas des diables !"par Europe1fr