Gaz de schiste : recadré, Montebourg se défend

© Reuters
  • Copié
avec agences , modifié à
COUAC - Le ministre du Redressement productif a relancé le débat sur le sujet. Mais s'en défend.

Arnaud Montebourg n’aurait-il pas retenu la "leçon Delphine Batho" ? Alors que la position de François Hollande est claire, le ministre du Redressement productif, mardi soir lors d’une audition à l’Assemblée nationale, a relancé le débat sur l’exploitation des gaz de schiste. Une position qui lui a valu un sévère recadrage du Premier ministre, jeudi. Mais Arnaud Montebourg, vendredi, se défend de tout couac. Récit d’un nouveau .

Acte 1 : la phrase qui a mis le feu aux poudres. Le ministre du redressement productif a estimé "qu'on arrivera avec la technologie dans très peu de temps au gaz de schiste écologique, où il n'y a pas de pollution". Et d’en conclure que dans ces conditions, il ne faudrait pas fermer la porte à leur exploitation et la confier à une "compagnie nationale publique" qui financerait ainsi notamment la transition énergétique.

 Acte 2 : les recadrages. Philippe Martin, fraîchement nommé ministre de l’Ecologie en lieu et place de Delphine Batho, a été le premier à reprendre de volée son camarade du gouvernement : "la question d'une exploitation ‘écologique’ des gaz de schiste ne se pose pas", a-t-il rétorqué. Histoire d’enfoncer le clou, Philippe Martin se posait en bon soldat appliquant à la lettre les consignes venues d’en haut. "Ma feuille de route, celle que m'a fixée le président de la République, est de conduire la transition écologique et énergétique afin, notamment, de réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles", avait-t-il conclu son intervention.

Jean-Marc Ayrault a marché dans les pas de son ministre de l’Ecologie. Et donc remis sèchement à sa place le turbulent Arnaud Montebourg, qui n’en est pas à sa première incartade. Il a ainsi averti, devant la presse, qu'il était "exclu d'exploiter des gaz de schiste en France", et que "cette position sera évidemment maintenue". Dans ce dossier, comme dans les autres, le Premier ministre a assuré qu'"il n'y avait qu'une politique au gouvernement". La "position du gouvernement français consiste à travailler à préparer la transition énergétique, et le gaz de schiste n'est pas dans l'équation du gouvernement", a-t-il affirmé.

Acte 3 : le démenti. Arnaud Montebourg a-t-il pensé qu’il avait - cette fois - été trop loin ? A-t-il craint de subir le même sort que Delphine Batho ? Vendredi matin, le ministre du Redressement productif a en tout cas assuré que ses propos n'allaient en rien contre la ligne du gouvernement."Il n'y a qu'une ligne gouvernementale. Écoutez bien ce que j'ai dit!", a-t-il déclaré à la presse, en renvoyant à "ses déclarations