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L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy ne croit pas à l'amélioration économique vantée mardi matin par François Hollande, au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

"Ça va mieux, c'est une réalité", a lancé François Hollande sur Europe 1. Invité mardi de la matinale, le président est revenu sur cette phrase, prononcée une première fois sur TF1 le 14 avril, et qui lui a attiré de nombreuses critiques. "Quand j’ai eu cette formule, ce n’est pas pour dire tout va bien. Ça va effectivement mieux pour la France", a-t-il précisé.

"Je ne vois que des gens en colère". Un avis que ne partage pas François Fillon. "Il suffit de regarder les chiffres et ce qui se passe dans le monde. Sur la croissance, on fait deux fois moins bien que l’OCDE, sur le chômage on fait deux fois plus que l’OCDE", détaille l’ancien Premier ministre et candidat à la primaire de la droite et du centre. "Quand un pays qui est la 6e puissance du monde fait systématiquement moins bien partout que les grands pays développés, on ne peut pas dire que ça va bien." "Je sillonne la France dans tous les sens, je ne vois que des gens en colère.", ajoute-t-il.

Programme de droite. François Hollande a également attaqué mardi matin les programmes des candidats à la primaire de droite, fustigeant notamment leurs propositions économiques et fiscales. "Le risque, c’est qu’ils suppriment l’impôt sur la fortune, l’impôt sur les plus favorisés, qu’ils mettent les revenus du capital imposés moins que les revenus du travail, et qu’ils créent une augmentation de la TVA", a-t-il avertit. "Est-ce qu’il a mesuré que le programme que je propose est en gros celui de Monsieur Macron, le ministre de l’Economie ?", relève François Fillon.

Le Qatar. "Aujourd'hui, le président de la République française préfère aller se rouler par terre devant le Qatar ou devant les fonds de pension américains pour obtenir les fonds d'investissement dont il a besoin en France plutôt que d'encourager le capitalisme français", a encore estimé François Fillon, déplorant la disparition des investisseurs français, "parce que la fiscalité du capital en France est deux fois plus élevée que dans les pays voisins". Alors que la convention fiscale avantageuse pour les investissements du Qatar en France a été adoptée en 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy dont il a été le Premier ministre, François Fillon répond : François Hollande "aurait pu la modifier".

Impôt sur la fortune. Concernant l’impôt sur la fortune, le député de Paris condamne une mesure "qui empêche les entreprises de croître". "Les PME familiales disparaissent, sont vendues à l’étranger à cause de l’impôt sur la fortune. Tout le monde le sait, tous les économistes le constatent, mais c’est un symbole. Eh bien moi, je veux mettre par terre des symboles lorsqu’ils sont contraire à l’intérêt national."