Fillon juge la gauche "irresponsable"

Dimanche matin, François Fillon a tancé la gauche après leurs attaques "germanophobes".
Dimanche matin, François Fillon a tancé la gauche après leurs attaques "germanophobes". © CAPTURE D'ECRAN BFM TV
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avec AFP , modifié à
Il a prié Hollande de corriger le tir après des déclarations "germanophobes" de la gauche.

"Il est grand temps que François Hollande trouve la fermeté de mettre un terme au dérapage de ses amis", a lancé dimanche François Fillon en déplacement à Asnières-sur-Oise, dans le Val-d'Oise. Le Premier ministre s’en est ainsi pris à la gauche après ses critiques adressées envers l’Allemagne, des déclarations qu'il a qualifiées de "germanophobes". Xavier Bertrand lui a depuis emboité le pas.

Accords de Munich ou Bismarck évoqués

"On entend des responsables politiques qui se mettent à parler de Bismarck et de Munich à propos de nos amis allemands, au moment où nous devons, avec eux, défendre l’héritage de la construction européenne en rétablissant sur des bases saines le fonctionnement de nos économies", a rappelé François Fillon.

C’est le député socialiste Jean-Marie Le Guen qui avait, le 24 novembre dernier, comparé Nicolas Sarkozy à Edouard Daladier allant signer les accords de Munich - signés en 1938 avec Adolf Hitler -. Et ce, alors que le chef de l’Etat retrouvait ses homologues allemand et italien à Strasbourg pour un mini-sommet de crise. Arnaud Montebourg avait poursuivi, accusant la chancelière Angela Merkel de mener "une politique à la Bismarck".

C'est "dangereux" et "irresponsable"

Aux yeux de François Fillon, "il est irresponsable et est même indécent de jouer sur des formes du sentiment national qui appartiennent au passé et que nous ne voulons pas voir ressurgir", a tenu à mettre en perspective François Fillon. Et le Premier ministre de défendre le chef de l’Etat : "Nicolas Sarkozy n'a pas de leçon de patriotisme à recevoir de la part de ceux qui croient défendre l'intérêt national en caricaturant nos alliés allemands".

"Il est dangereux d’instrumentaliser le patriotisme pour caricaturer et pour blesser nos partenaires alors qu’il convient au contraire de fédérer nos forces nationales respectives pour relancer l’Europe", a ajouté le Premier ministre. Et François Fillon a jugé qu'il était "tout à (l')honneur du chef de l'Etat "de vouloir à tout prix protéger le pacte noué" depuis la seconde moitié du XXe siècle par les dirigeants franco-allemands.

Bertrand "voit la gêne dans le camp Hollande"

L'UMP pense avoir trouvé un filon et a décidé d'insister. Le ministre du Travail Xavier Bertrand a donc renchéri dimanche midi, jugeant "inacceptables et scandaleux" les sorties de plusieurs socialistes, Arnaud Montebourg en tête.  "On voit la gêne dans le camp Hollande. Ces propos sont un aveu de faiblesse de la part de responsables socialistes", a-t-il estimé, avant de conclure : "on ne parle pas comme ça avec ses partenaires, ses amis, avec ses alliés".