Fillon doit davantage prendre en considération ceux qui ont voté Juppé selon ce dernier

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avec AFP , modifié à
Dans un billet publié sur son blog, Alain Juppé a appelé François Fillon à prendre en compte tous les électeurs de la droite et du centre, "y compris ceux qui [...] ont fait confiance" au maire Bordeaux.

Alain Juppé, candidat malheureux à la primaire de la droite, a affirmé mardi que François Fillon devait "prendre davantage en compte les attentes de tous les électeurs de la droite et du centre", y compris celles des juppéistes, s'il veut gagner l'élection présidentielle. "Fillon peut et doit gagner. Le socle de l'électorat de droite lui reste fidèle", estime le maire de Bordeaux dans un billet intitulé "un choix de raison", diffusé sur son blog mardi.

Fillon doit pendre en compte tous les électeurs de droite, y compris ceux de Juppé. Mais, "pour gagner, François Fillon doit prendre davantage en compte les attentes de tous les électeurs de la droite et du centre, y compris de ceux qui m'ont fait confiance à la primaire", écrit-il dans ce qui apparaît comme une mise en garde alors que les soutiens d'Alain Juppé, visiblement inquiets du rapprochement Fillon-Sarkozy, doivent se réunir mardi à Paris.

"Au cours des derniers mois, je ne me suis que très rarement exprimé en public. Après le temps de l'engagement était venu pour moi celui de la prise de distance", résume Alain Juppé, en référence à son échec inattendu au second tour de la primaire de novembre.

Les affaires ont suscité un "profond désarroi." "Ces primaires ont eu lieu dans des conditions incontestables et incontestées. François Fillon les a très largement gagnées et, comme je m'y étais engagé, dès le soir du deuxième tour, je lui ai apporté mon soutien. J'ai tenu parole", rappelle-t-il.

Mais, "depuis fin novembre, le contexte a changé. 'Les affaires' ont suscité un profond désarroi au sein même de notre électorat, au point de mettre en péril la victoire de notre candidat", souligne l'ex-Premier ministre, excluant une nouvelle fois d'être "un plan B" en cas de renoncement de François Fillon, qui a droit selon lui, "comme tout citoyen, à la présomption d'innocence".

Pour Juppé, Fillon ne changera pas d'avis. "J'ai d'emblée déclaré que je ne me prêterai pas à une telle opération contre la volonté de l'intéressé. François Fillon a confirmé à plusieurs reprises qu'il était déterminé à aller jusqu'au bout. Je pense qu'il ne changera pas d'avis", explique Alain Juppé.

Pour ce dernier, il faut à présent "tout faire pour gagner", "afin d'éviter à la France la menace que constituent le Front National et son programme qui conjugue fanatisme anti-européen, démagogie populiste et alignement sur la diplomatie de Poutine". "Une victoire de Marine Le Pen est improbable ; mais elle n'est plus impossible. Voilà le défi face auquel nous devons prendre nos responsabilités", relève-t-il.

Juppé plaide pour une "droite humaniste". Rejetant l'éventualité d'une victoire d'Emmanuel Macron, un candidat dont "l'immaturité politique (...) apparaît aux yeux de tous", ou de "la gauche socialiste minée par l'échec du quinquennat" et par des "divergences idéologiques" extrêmement profondes", Alain Juppé en conclut que l'avenir est à "une droite humaniste".