Facs : la fièvre retombe, la mobilisation demeure

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Administrator User , modifié à
Les étudiants qui tentaient d'organiser la contestation dans les universités après l'élection de Nicolas Sarkozy ont voté jeudi le déblocage du site de Tolbiac, qui était occupé depuis 24 heures. Le président de l'université de Paris I avait auparavant décidé de fermer le site de Tolbiac. Aucune autre grève n'a été votée mais une manifestation est prévue le 16 mai.

Environ 500 étudiants avaient décidé mercredi en assemblée générale la grève et le blocage du site Pierre Mendès France de Tolbiac pour protester contre les réformes universitaires prévues par le président de la République nouvellement élu. Ils ont voté le déblocage du site ce jeudi à la mi-journée. "Ils ont voulu tenir compte de la forte mobilisation des étudiants qui souhaitaient pouvoir reprendre les cours", explique un responsable de Sud Etudiant. Le président de l'université avait décidé jeudi matin la fermeture du site, situé dans le XIIIe arrondissement de la capitale. Dans le même esprit d'apaisement, aucune proposition de grève ou de blocage n'a été faite lors des assemblées générales qui se sont tenues à la mi-journée à Paris VIII (Saint-Denis) et Paris X (Nanterre). A l'université du Mirail de Toulouse, les contestataires ont décidé dans un premier temps de ne pas procéder au vote en constatant que la majorité des étudiants présents étaient contre un éventuel blocage. En revanche, une motion votée à Nanterre propose l'organisation d'une manifestation, probablement à Paris, lors de la passation de pouvoirs entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, mercredi 16 mai. Le réseau des associations étudiantes FAGE a salué la "sage décision" des étudiants de Tolbiac, qui, au nombre d'environ 500, occupaient les locaux depuis mercredi. Il considère que l'élection de Nicolas Sarkozy peut "légitimement susciter une certaine inquiètude" mais que la méthode employée n'est pas appropriée et empêche "la mise en place d'un cadre de négociations". Le Parti socialiste ainsi que le syndicat étudiant Unef se sont démarqués à la fois de l'occupation de Tolbiac et des manifestations anti-Sarkozy de ces derniers jours, en dénonçant les violences qui ont émaillé certains cortèges. Bruno Julliard, président de l'Unef, a dit comprendre "l'émotion" et la "colère" des jeunes après l'élection de Nicolas Sarkozy tout en jugeant la grève de Tolbiac "contre-productive." Dans Libération, jeudi, Alain Krivine, le dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire, affiche au contraire sa solidarité avec les contestataires. "Notre consigne, c'est d'être là où sont les jeunes", dit-il, tout en précisant que ses militants n'entraînaient les jeunes que vers des cortèges pacifiques. "Le but n'est pas de brûler des voitures et de casser des magasins." Daniel Cohn-Bendit a pour sa part estimé que les manifestations contre Nicolas Sarkozy constatées en France depuis dimanche soir exprimaient une angoisse à laquelle le président nouvellement élu devait répondre.