Essence : Besson exige une baisse des prix

Eric Besson estime que la baisse des cours du pétrole doit entraîner une baisse immédiate des prix à la pompe.
Eric Besson estime que la baisse des cours du pétrole doit entraîner une baisse immédiate des prix à la pompe. © MAXPPP
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avec Carole Ferri agences , modifié à
Le ministre a enjoint Total de répercuter "immédiatement" la baisse des cours du pétrole.

Eric Besson a fait preuve de fermeté jeudi à l’endroit des distributeurs de carburants en général et de Total en particulier. Le ministre de l’Industrie les a enjoints de répercuter à la pompe les baisses du prix du pétrole après la décision de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) de puiser dans ses stocks stratégiques pour donner un peu d'air au marché.

"Il appartient maintenant aux distributeurs pétroliers de prendre toute leur responsabilité dans cet effort collectif mondial", a-t-il écrit dans un communiqué quelques heures après l’annonce de mise sur le marché de 60 millions de barils de pétrole et de produits pétroliers. Eric Besson a demandé que les prix baissent "immédiatement", soulignant que cette mesure doit permettre d'"améliorer concrètement le pouvoir d'achat des ménages" et éviter un ralentissement de la croissance économique.

Des baisses auxquelles ne croient pas beaucoup les automobilistes. "Qu'on arrête de nous prendre pour des idiots", a lancé un conducteur interrogé par Europe 1. "Cela fait entrer de l'argent dans les caisse de l'Etat qui en a bien besoin", a jugé un autre. "Qu'est-ce qu'on appelle une baisse de prix ?" a questionné un troisième. "Est-ce un centime, un demi-centime ?"

"Une baisse des prix est certaine", selon Eric Besson :

Les cours chutent

Le ministre de l’Industrie a précisé que Christophe de Margerie, le PDG du groupe Total, "a accueilli favorablement cette démarche". Il a aussi indiqué que cette demande s'adressait au pétrolier français mais aussi, bientôt, à l’ensemble des autres distributeurs de carburants.

Après la décision de l’AIE, destinée à compenser l'interruption des exportations libyennes et tenter d'apaiser les tensions sur le marché, les cours ont sans surprise chuté. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en août a terminé à 91,02 dollars, en recul de 4,39 dollars par rapport à la veille. A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique dégringolait même de 6,81 dollars à 107,40 dollars en début de soirée.

"A moyen terme, la question se pose"

Invité d'Europe 1 midi, Jean-Louis Schilansky, le président de l'Union Française de l'Industrie Pétrolière, le syndicat des pétroliers, s'est montré plus mesuré sur la répercussion à la pompe des prix du pétrole. Pour en arriver là, "l'Agence internationale de l'énergie a baissé ses stocks stratégiques et met ses produits sur le marché pour faire baisser les cours".

"Tous les pays consommateurs ont trois mois de réserve. Ces soldes stratégiques servent à faire face à la crise, en cas de guerre ou d'ouragans par exemple", précise Jean-Louis Schilansky. Mais pour le prix à la pompe, "tout dépend de ce qui va se passer sur le marché du pétrole brut", un marché qui a vu ses cours, jeudi, baisser "d'environ 7 dollars le baril".

Enfin, le président de l'UFIP redoute les effets à plus long terme. "Cela a un effet de baisse instantanée, mais dans le moyen terme, la question se pose. Car un jour, il faudra racheter ces stocks pour remettre les stocks stratégiques à niveau".

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