En Israël, un président français passe rarement inaperçu

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BEST OF VIDEO - Jacques Chirac en furie, Lionel Jospin agressé... La venue des dirigeants français est toujours un moment fort. François Hollande est arrivé dimanche.

François Hollande est arrivé dimanche à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv pour une visite de trois jours en Israël et dans les Territoires palestiniens dominée par le dossier nucléaire iranien.

François Hollande prend ses distances avec la France. Après une visite à Monaco jeudi, le président, comme l’a révélé Europe 1, se rend en Israël à partir de dimanche. A l’occasion de ce déplacement, il rendra hommage aux victimes de Mohamed Merah, aux côtés de leurs familles, lors d’une cérémonie prévue mardi matin au cimetière Givat Shaul de Tel Aviv.

>> Europe1.fr vous replonge dans les grands moments qui ont fait l’histoire entre la France et Israël

François Mitterrand le 3 mars 1982 : Pour la première fois de l’histoire d’Israël, un président français va fouler son sol. François Mitterrand est reçu en grandes pompes, des drapeaux français flottent un peu partout dans les rues de Jérusalem. Lors de son deuxième jour sur place, le président se rend d’abord rendu au mémorial de Yad Vashem en mémoire des victimes juives de la Shoah, puis il s’adresse au parlement israélien, le Knesset, dans un discours qui fait date dans les relations entre les deux pays. François Mitterrand rompt avec la position traditionnelle de la France au Proche-Orient en affirmant le droit des Palestiniens à avoir un Etat, "parce que l’on ne peut demander à quiconque de renoncer à son identité."

Jacques Chirac le 22 octobre 1996 : Jacques Chirac effectue sa première grande tournée diplomatique en tant que président de la République. Une visite de huit jours à travers six pays – Syrie, Israël, Palestine, Jordanie, Liban, Egypte – pour marquer le retour de la France au Proche-Orient. Mais la promenade dans les rues de Jérusalem tourne au fiasco. Les soldats israéliens, plus qu’omniprésents, empêchent Jacques Chirac de saluer les Palestiniens, ce qui agace considérablement le président français, qui voit en plus les journalistes bousculés par le service de sécurité.

Les accrochages s’enchaînent. La tension monte et, face au responsable de la sécurité israélienne, Jacques Chirac explose, et sa diatribe en anglais restera comme l’un des moments forts de la diplomatie entre les deux pays : "qu'est-ce qu'il y a encore comme problème ? Je commence à en avoir assez ! What do you want ? Me to go back to my plane, and go back to France ? Is that what you want ? Then let them go. Let them do. No, that's... no danger, no problem. This is not a method. This is provocation. That is provocation. Please you stop now !"

 

Lionel Jospin le 26 février 2000 : Lionel Jospin, alors Premier ministre, se fait caillasser par des étudiants palestiniens de l'université de Bir Zeit. Quelques jours plus tôt, le socialiste avait déclaré, au cours d'une conférence de presse à Jérusalem, que "la France condamne les attaques du Hezbollah et toutes les attaques terroristes qui peuvent être menées, (...) et notamment contre des soldats ou la population civile israélienne". Des propos qui avaient suscité un vif émoi dans les Territoires palestiniens.
Quelques heures après l’incident, alors qu’il rencontrait Yasser Arafat à Gaza, Lionel Jospin avait tenu à minimiser les événements, assurant qu’il les avait vécu « dans la sérénité ». Le président Chirac avait tout de même recadré publiquement son Premier ministre.

Jospin agressé en cisjordaniepar alex-h

Nicolas Sarkozy le 31 octobre 2011 : "Vous le savez, je ne m'en suis jamais caché, je suis depuis toujours un ami d'Israël". Entre Nicolas Sarkozy et l’état hébreu, c’est une grande histoire d’amour…platonique. Car s’il est rendu à plusieurs reprises sur le sol israélien, l’ancien président n’y a jamais marqué les esprits. C’est depuis New York qu’il a marqué de son empreinte la relation entre les deux pays. A l’ONU, Nicolas Sarkozy fait en effet voter la France en faveur l'adhésion des Palestiniens à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Ce qui a passablement agacé Barack Obama, qui confie avoir eu une conversation "franche et ferme" durant laquelle il lui a fait part de "sa profonde déception."