Emmanuel Macron veut agir contre le "détournement" du droit d'asile

Emmanuel Macron est très présent ces derniers jours sur le thème du droit d'asile.
Emmanuel Macron est très présent ces derniers jours sur le thème du droit d'asile. © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
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Europe1.fr avec AFP

Le président français Emmanuel Macron a déclaré mardi, devant le Conseil de l'Europe, que le droit d'asile "disparaîtrait" si aucune mesure n'était prise pour lutter contre "son contournement", voire "son détournement". Dans un discours devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe à Strasbourg, le chef de l'État a de nouveau insisté sur la nécessité de réformer la "maîtrise des flux migratoires" et "la protection du droit d'asile". Car "si nous n'avons pas le courage de regarder en face la demande de maîtrise exprimée par tous nos concitoyens; si nous n'avons pas la lucidité de voir que, dans de nombreux cas, la demande d'asile vient de pays profondément sûrs (…) et qu'aujourd'hui la demande d'asile est l'objet de manière évidente d'un contournement si ce n'est un détournement, nous ne serions pas lucides", a-t-il ajouté.

La France au 4ème rang des demandes de droit d'asile

"Si nous laissons le droit d'asile devenir objet de détournement, de trafic, il disparaîtra", a prévenu le président. "Ce ne seront pas les démocrates qui le feront disparaître, ce seront les autoritaires élus par des peuples qui auront peur et qui diront que ces gens-là ne sont pas sérieux et ne nous protègent plus de rien." Pour lui, le droit d'asile "est un de nos acquis les plus fondamentaux", qui "fait partie de ce que nous sommes et fut inventé sur ce continent".

Avec près de 110.000 demandes de droit d'asile, la France se situait en 2018 au 4ème rang selon l'OCDE, juste derrière la Turquie (116.000) et l'Allemagne (162.000).
Mais alors que les demandes sont à la baisse en Allemagne, elles ont augmenté de 20% en France en 2018 pour la seconde année consécutive, avec de nombreux dossiers albanais et géorgiens que les pouvoirs publics estiment largement infondés. Alors qu'un débat parlementaire sur l'immigration doit se tenir la semaine prochaine en France, Emmanuel Macron avait récemment relancé le débat sur l'immigration en appelant à le regarder "en face" car "la France ne peut pas accueillir tout le monde si elle veut accueillir bien".