DSK reprend l'offensive au PS

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Administrator User , modifié à
Pour renouer avec la victoire, le Parti socialiste doit "tout remettre à plat" et retrouver le lien "qu'il n'aurait jamais dû perdre" avec la réalité économique et sociale du pays. C'est ce qu'a déclaré Dominique Strauss-Kahn jeudi soir à Paris. Selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro, 40% des Français estiment que Ségolène Royal doit mener la campagne socialiste.

DSK persiste et signe. Il maintient sa ligne offensive, avec un objectif : imposer ses idées au Parti socialiste. "Ce soir je vais vous parler d'avenir, je vais vous parler de victoire et de gauche conquérante", a-t-il déclaré jeudi soir à Paris. "Les Français veulent une gauche efficace, les Français veulent une gauche crédible, les Français veulent une gauche concrète (...) une gauche du réel pas de l'idéologie (...) efficace pas incantatoire (...) une gauche qui règle (les) problèmes, pas une gauche qui ressasse les solutions d'hier," a ajouté Dominique Strauss-Kahn. L'ancien ministre de l'Economie s'exprimait, quatre jours après la défaite de Ségolène Royal, devant une centaine de partisans réunis dans l'Est parisien pour un dîner de soutien à la candidature aux législatives de son bras droit, Jean-Christophe Cambadélis. "Je vis la situation d'aujourd'hui comme en 1969", a-t-il expliqué, faisant allusion au scrutin présidentiel qui avait vu la gauche être éliminée dès le premier tour et avait constitué la première étape vers la construction du nouveau PS, né deux ans plus tard au congrès d'Epinay. "Tout doit être remis à plat. Tout doit être reconsidéré (...) Pas de tabou", a-t-il exhorté à deux jours d'un Conseil national du PS à Paris. "Ce qui compte, c'est que le Parti socialiste retrouve son lien qu'il n'aurait jamais dû perdre avec la réalité économique et sociale de notre pays", a insisté Dominique Strauss-Kahn, qui se voit en chef de file des sociaux-démocrates au sein du PS. Dans son allocution d'une trentaine de minutes dans un restaurant chinois, l'ancien candidat à l'investiture présidentielle socialiste n'a pas manqué d'égratigner Ségolène Royal tout en réservant ses flèches - indirectes - les plus dures à la direction du PS et à son Premier secrétaire, François Hollande. Il a reconnu avoir eu un "visage dur" dimanche soir sur les plateaux de télévision mais s'est défendu de s'être composé un "visage de la vengeance" contre la candidate. La cause de la défaite, "ce n'est pas la campagne, la défaite elle vient de loin", a-t-il poursuivi, en se plaçant dans le sillage de François Mitterrand, battu en 1965, non candidat en 1969 mais victorieux 22 ans plus tard. En ce jour anniversaire, il s'est souvenu que pour préparer le succès du 10 mai 1981, "il y avait à la fois - et il faut ça pour la victoire - une stratégie, un projet et un parti". Ségolène Royal reste cependant la personnalité préférée des Français pour conduire la campagne du PS pour les élections législatives du mois prochain, selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI publié jeudi. D'après cette enquête, 40% des personnes interrogées estiment que l'ex-candidate à l'élection présidentielle doit mener la campagne socialiste. La proportion passe à 68% parmi les électeurs ayant voté pour elle au premier tour. Dominique Strauss-Kahn, ancien prétendant à l'investiture présidentielle du PS, arrive en deuxième position avec 28% et seulement 11% des électeurs PS du premier tour. Etienne Guffroy (avec Reuters)