Discours de Macron aux catholiques : la gauche l'accuse d’atteinte à la laïcité

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Le discours d'Emmanuel Macron lors de la Conférence aux Évêques a été largement critiqué par la gauche. © LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Le discours d'Emmanuel Macron lors de la Conférence des Évêques lundi soir a été critiqué aussi bien par Manuel Valls, que Benoît Hamon ou encore Jean-Luc Mélenchon qui a vu "un sous-curé".

Le discours d'Emmanuel Macron devant la Conférence des évêques lundi, dans lequel il a dit vouloir "réparer" le lien "abîmé" entre l'Église et l'État, a provoqué une avalanche de réactions indignées à gauche dénonçant une atteinte au principe de laïcité.

"La laïcité, c'est la France", pour Valls. L'ancien Premier ministre Manuel Valls, ex-socialiste apparenté LREM, a de son côté rappelé tard lundi dans un tweet que "la laïcité c'est la France, et elle n'a qu'un seul fondement : la loi de 1905, celle de la séparation des Eglises et de l'Etat. La loi de 1905, toute la loi, rien que la loi", a-t-il insisté.

Critiques au PS. "La laïcité est notre joyau. Voilà ce qu'un président de la République devrait défendre", a tweeté le nouveau patron du PS Olivier Faure. "Sur l'humanisme avec les migrants, il n'écoute pas l'Église. Sur les sujets de société, il n'entend pas les progressistes. Sur la laïcité, il ravive volontairement des tensions au lieu d'apaiser. Un deuxième mandat Sarkozy ?", a interrogé le député PS et porte-parole du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée nationale Boris Vallaud.

Un discours "irresponsable", selon Mélenchon. La France insoumise a, elle, critiqué un discours "irresponsable". "#Macron en plein délire métaphysique. Insupportable. On attend un président, on entend un sous-curé", a fustigé Jean-Luc Mélenchon dans un tweet. "Le lien entre 'l'Église et l'État' n'a pas lieu d'être. #Macron va trop loin. C'est irresponsable !", a-t-il ajouté.

Le porte-parole du parti Alexis Corbière a dénoncé une "parole indigne d'un président d'une République laïque... Paroles irresponsables qui soufflent sur les braises de tous les communautarismes religieux". "Et la loi de séparation de l'Église et de l'État ?", a-t-il interrogé.

Hamon dénonce une atteinte à la laïcité. Pour l'ex-candidat à l'élection présidentielle Benoît Hamon, le discours du président de la République est "profondément contraire aux principes fondamentaux de la laïcité dont il devrait être le premier garant". Ce discours constitue selon le fondateur du mouvement Générations "une atteinte sans précédent à la laïcité", "un affront inédit et dangereux de la part d'un chef de l'État à la loi de 1905", a-t-il dénoncé dans un communiqué.

Macron veut un "dialogue en vérité". Emmanuel Macron a déclaré lundi vouloir "réparer" les liens entre l'Église et l'État, dans un discours fleuve devant la Conférence des évêques, un exercice inédit car c'est la première fois que l'Église catholique organise un tel événement médiatico-politique, comparé par certains observateurs au dîner du Crif.

Pour rétablir cette relation, "il n'est pas d'autre moyen qu'un dialogue en vérité", a précisé le président dans la grande nef cistercienne du collège des Bernardins à Paris. Pour Emmanuel Macron, ce "dialogue est indispensable" car "une Église prétendant se désintéresser des questions temporelles n'irait pas au bout de sa vocation", tandis "qu'un président de la République prétendant se désintéresser de l'Église et des catholiques manquerait à son devoir".

 

"Il faut cesser les faux procès", estime Benjamin Griveaux. De son côté, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux a estimé mardi sur Europe 1 qu"il faut cesser les faux procès". "L'État est laïc en France, mais la société française n'est pas laïque". S'il tient à marquer sa différence de point de vue avec l'Institution sur certains sujets de bioéthique, le porte-parole considère que l'Église a droit à une voix. "Sans doute sortir les autorités religieuses du comité consultatif d’éthique n’était pas une bonne idée. Je ne partage pas certaines des convictions de l’Église catholique sur la PMA par exemple, ou sur le mariage, mais on sort toujours plus fort d’un dialogue nourri et exigeant avec ceux qui ont une présence dans la société française", juge-t-il.