Des mesures contre les déficits le 24 août

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avec agences , modifié à
Nicolas Sarkozy a convoqué ses ministres mercredi et promis d'accélérer la réduction des déficits.

Nicolas Sarkozy a décidé d’interrompre ses vacances dans le Var pour rentrer à Paris et ne pas laisser l’impression d’un vide du pouvoir en pleine crise financière. "Une réunion de travail sur la situation économique et financière" a donc été organisée mercredi matin à l’Elysée. A l'issue de cette réunion, le ministre de l'Economie, François Baroin, a souligné la "détermination" de la France à lutter contre les déficits et a loué "l'efficacité" du plan européen adopté pour venir en aide à l'Italie et l'Espagne.

"Le président de la République a réaffirmé à cette occasion la détermination absolue de la France d'atteindre les objectifs en matière de déficits publics", a déclaré François Baroin à l'issue de la rencontre. Une réunion gouvernementale sur le sujet sera organisée le 24 août, a précisé le ministre de l'Economie et des Finances. C'est lors de cette réunion que de nouvelles mesures devraient être annoncées pour lutter contre les déficits.

De nouvelles niches fiscales supprimées ?

Mais Valérie Pécresse, la porte-parole du gouvernement, a commencé à glisser mercredi après-midi une première piste de réflexion : de nouvelles suppressions de niches fiscales. "Nous supprimerons des niches fiscales (...) parce que nous n'augmenterons pas les impôts", a déclaré la ministre, sans donner cependant plus de détails.

De son côté, le chef de l'Etat a également lancé mercredi un appel à la responsabilité sur la "règle d'or", visant à inscrire dans la constitution la nécessité du retour à l'équilibre des déficits publics. Un appel du pied spécifiquement destiné à l'opposition, largement défavorable au projet.

Le président "a appelé à la responsabilité de chacun, au-delà des clivages partisans, pour que l'engagement d'équilibre des finances publiques constitue une priorité partagée par tous", dit la présidence dans un communiqué. Le chef de l'État a qualifié d'"intangibles" les engagements de réduction du déficit des comptes publics et affirmé qu'ils seraient tenus "quelle que soit l'évolution de la situation économique".

Les Bourses stables après une semaine de tension

Cette réunion à l’issue de plusieurs jours de débâcle financière est censée envoyer un message aux marchés : la France est au front et prête à réagir, un message que martèle la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse depuis le début de la semaine sur tous les médias.

Tout a commencé vendredi soir avec la dégradation par l'agence de notation Standard and Poor's de la note de la dette souveraine des Etats-Unis, passée de AAA à AA+, a accentué les craintes des marchés, déjà obnubilés par la crise de la dette dans la zone euro. Dans la foulée, les principales boursières dévissaient et enchaînaient onze journées dans le rouge. Cette chute s’est arrêtée mardi, journée à l’issue de laquelle les Bourses ont réussi à se stabiliser.

Mais de nombreux problèmes structurels persistent : fort endettement de la plupart des pays occidentaux, budgets en déficit chronique, crainte d’une croissance molle pour les prochaines années. Dernier exemple en date, l'Insee a dévoilé mercredi les chiffres de la production industrielle de la France : elle a reculé de 1,6%, une baisse nettement plus importante qu'attendue.