Défenestration d'un Corse : la police écarte toute faute

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La directrice de la Police judiciaire a affirmé vendredi que ses enquêteurs n'avaient pas commis de faute après la défenestration, la veille, d'un nationaliste corse qui s'est grièvement blessé. Une enquête devra déterminer s'il a cherché à s'enfuir ou à se suicider. Les proches de Dominique Pasqualaggi accusent le juge d'instruction antiterroriste Gilbert Thiel de l'avoir poussé au suicide.

Dominique Pasqualaggi, 33 ans, s'est jeté jeudi soir par la fenêtre du troisième étage des locaux de la sous-direction antiterroriste à Paris, où il était interrogé dans une affaire liée à un attentat. Il est grièvement blessé. A-t-il cherché à s'enfuir ou à se suicider ? Une enquête devra le déterminer. Des proches du militant indépendantiste accusent vendredi soir le juge d'instruction antiterroriste Gilbert Thiel de l'avoir "incité au suicide". Martine Monteil, la directrice centrale de la police judiciaire, a assuré que les enquêteurs "n'ont pas commis de faute, ils ont été très professionnels".Dominique Pasqualaggi avait été placé en garde à vue sur commission rogatoire délivrée par un juge d'instruction, dans le cadre d'une information ouverte à la suite d'un attentat commis en Corse en octobre 2004. Le militant était incarcéré depuis sa mise en examen en janvier 2006 pour un autre attentat commis à Aix-en-Provence et il avait donc été extrait de prison pour être entendu dans les locaux de la sous-direction antiterroriste, rue des Saussaies, dans le 8e arrondissement à Paris. Selon la direction centrale de la PJ, les menottes du détenu avaient été desserrées à sa demande par l'un des policiers qui l'interrogeaient, ce qui lui aurait alors permis de libérer discrètement sa main. "Il a dissimulé vraisemblablement la main qu'il avait démenottée. Puis brusquement, Pasqualaggi s'est précipité vers la fenêtre et a sauté sans qu'on ait eu le temps et la possibilité de le retenir", a expliqué Martine Monteil. Elle a précisé que la fenêtre était restée ouverte car il "faisait chaud dans la pièce".Membre présumé du FLNC du 22 octobre, Dominique Pasqualaggi avait été mis en examen et écroué le 26 janvier 2006 pour sa participation à un attentat contre la trésorerie générale d'Aix-en-Provence, au cours de la nuit du 21 au 22 janvier 2006. Le poseur de la bombe, Alexandre Vincenti, 24 ans, avait été tué par l'explosion prématurée de l'engin. Selon son défenseur, Me Pascal Garbarini, l'indépendantiste est toujours dans un état très grave. Dès jeudi soir, l'avocat a dit ne pas croire à une tentative de suicide.