Michèle Rivasi déçue par Nicolas Hulot, qui "perd toutes ses négociations"

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© Franck Pennant / AFP
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Romain David , modifié à
Pour l'eurodéputée EELV, le ministre de la Transition écologique est trop isolé au sein du gouvernement pour imposer ses vues en matière d'environnement et de lutte contre le réchauffement climatique.
INTERVIEW

"L'urgence c'était hier", a déploré mardi sur Europe 1 Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique, face à la multiplication des épisodes caniculaires. Un pessimisme que n'a guère apprécié Michèle Rivasi, députée européenne Europe Ecologie Les Verts. "Nicolas Hulot est quelqu'un de très convaincu par rapport au combat sur le climat. Le problème c'est qu'il perd toutes ses négociations, tous ses arbitrages. C'est ça qui nous déçoit énormément", a-t-elle taclé vendredi, également sur notre antenne.

Une série de défaites. "Il est tout seul dans ce gouvernement", pointe la prétendante malheureuse à l'investiture d'EELV pour la dernière présidentielle, en rappelant notamment que le Premier ministre, Edouard Philippe, a été l'un des porte-voix de l'énergie nucléaire. En novembre, Nicolas Hulot a d'ailleurs concédé qu'il serait "difficile" de faire passer la part du nucléaire dans la production d'électricité en dessous de la barre des 50% d'ici 2025, comme le prévoit la loi de transition énergétique de 2015.

Autre défaite du ministre, cette fois dans le domaine agricole : "sur les pesticides il a perdu", rappelle ainsi Michèle Rivasi. "Même si la France était pour l'interdiction du glyphosate d'ici trois ans, ça n'a pas été inscrit dans la loi", déplore-t-elle. Finalement, l'élue ne concède au ministre qu'une seule victoire : l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Un ministre pas assez investi. Pour Michèle Rivasi "le positionnement de Nicolas Hulot n'est pas assez ferme" face à "des élus qui sont vraiment très conservateurs". Une situation qu'elle estime paradoxale puisque, selon elle, "les citoyens sont conscients de l'urgence climatique et des actions qu'il faut prendre." D'une manière plus globale, elle estime que "malheureusement, le gouvernement n'est pas à la hauteur. Ses actes ne suivent pas ses discours".