Débat de la primaire : "Je ne suis pas sûr que ça aide les gens à venir voter"

© PHILIPPE LOPEZ / AFP
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Lionel Gougelot, édité par R.D.
À Lille, bastion du PS, les militants socialistes se sont réunis jeudi soir pour suivre ensemble un débat très policé.
REPORTAGE

L'émission de jeudi soir n'avait finalement de débat que le nom, étalant sur deux heures et demie les questions-réponses avec les trois intervieweurs, sans qu’à aucun moment l’échange ne verse dans la confrontation. Dans les Hauts-de-France, un groupe de militants a suivi l’échange sur grand écran, à la Fédération du PS de Lille, sans vraiment parvenir à juger la prestation des différents candidats.

Un débat d'idées. La bonne tenue du débat, sans coups bas ni vacheries, est pourtant une bonne nouvelle pour ces socialistes. "Il n’y a a pas d’animosité particulière. C’est un débat d’idées, ce qui est plutôt satisfaisant. J’espère que les deux autres se passeront aussi bien", commente l’un deux. Pour certain, néanmoins, l’échange a manqué de relief.

"Il faut rentrer dans le vif". "C’est un débat gentil et courtois. On voit qu’il y a des divergences, mais pour que les sympathisants viennent voter, il faut rentrer dans le vif. Je pense qu’il faudra avoir par la suite des débats directs et un peu plus dynamiques", estime une militante. "Ça nous passionne parce qu’on est un minimum politisé, mais pour les gens qui ne le sont pas, je crains le pire. Je ne suis pas sûr que ça aide les gens à venir voter pour les deux prochains dimanches", relève une autre. Pas de quoi enthousiasmer le peuple de gauche donc.

Pas de vainqueur. Après deux heures devant l’écran géant, et des parts de pizza partagées entre camarades, il est difficile de désigner un vainqueur clair. "Par l’autorité et l’autoritarisme : Manuel Valls. Par la nouveauté des débats, assurément Benoît Hamon, mais par la qualité du ton, c’est bien évidemment Vincent Peillon", analyse un militant socialiste. Mais surtout, l’angoisse de ses sympathisants, c’est que le gagnant de cette primaire ne sera peut-être même pas qualifié pour le second tour de la présidentielle.