Croix rouge : un responsable soupçonné d'avoir favorisé la société de son épouse, porte-parole de LR

Jacques Touzard est délégué national sanitaire à la Croix Rouge. Image d'illustration.
Jacques Touzard est délégué national sanitaire à la Croix Rouge. Image d'illustration. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec AFP
Marié à la porte-parole de LR Lydia Guirous, Jacques Touzard a été mis à pied et passera devant une commission disciplinaire. 

La Croix Rouge a annoncé mercredi la mise à pied de son délégué national sanitaire, Jacques Touzard, soupçonné d'avoir favorisé l'entreprise de son épouse, la porte-parole des Républicains (LR) Lydia Guirous.

Dans son édition de mercredi, le Canard enchaîné révèle que Jacques Touzard a œuvré pour que des hôpitaux gérés par l'organisation internationale concluent des contrats avec la société de recouvrement CTR dans le but de recouvrer des créances auprès des patients. Or cette société est liée à l'entreprise de conseil de Lydia Guirous, à qui elle reverse une commission de 10% pour les affaires que cette dernière lui a apportées.

L'organisation n'avait jamais travaillé avec CTR avant l'arrivée de Jacques Touzard. Sandrine Witeska, l'une des porte-parole de La Croix rouge, confirme que "deux contrats" ont été passés avec la société CTR "sur recommandation" de Jacques Touzard. Si elle admet que l'organisation a l'habitude de travailler avec plusieurs sociétés de recouvrement, elle remarque toutefois que l'organisation n'avait jamais travaillé avec CTR avant l'arrivée de Jacques Touzard.

Face à ces éléments, Jacques Touzard "a été convoqué en entretien au cours duquel il a reconnu avoir recommandé cette entreprise à différentes reprises en reconnaissant qu'il y aurait une commission", a déclaré la porte-parole. Dans la foulée, l'ONG a décidé de le mettre à pied et de faire examiner son cas par une commission disciplinaire.

La procédure peut aboutir à un licenciement. "Le comportement de Monsieur Touzard ne porte pas de préjudice financier à La Croix rouge française, la tarification de cette société étant conforme aux autres sociétés de recouvrement. Pour autant, il y a préjudice d'image qui nuit à la réputation de l'organisation", explique-t-elle, précisant que "cette procédure disciplinaire peut aboutir à un licenciement".

Détaché de la fonction publique auprès de l'ONG depuis plus deux ans, Jacques Touzard perçoit un salaire versé par La Croix rouge, d'où "cette exigence d'honnêteté et de transparence", se justifie l'organisation.

Lydia Guirous "meurtrie". A ce stade, l'ONG écarte l'hypothèse d'un dépôt de plainte car "il n y a pas de préjudice financier".

Contactée Lydia Guirous se dit "meurtrie que (son) mari soit ciblé pour tenter de (la) déstabiliser". "J'ai plusieurs clients parmi lesquels la CRF (Croix rouge française, ndlr) et j'ai différents contacts à la CRF. Mon mari a su après coup que j'avais un contrat d'apporteur d'affaires", explique-t-elle, affirmant que son époux "n'a jamais perçu de commission".