Création d'un groupe de dissidents du FN à la mairie de Marseille

Stéphane Ravier, Marseille crédit : BERTRAND LANGLOIS / AFP - 1280
Le maire d'arrondissement Stéphane Ravier va devoir composer avec un groupe dissident issu du FN © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec AFP , modifié à
Après plusieurs démissions à la mairie de Marseille, des dissidents ont créé le groupe technique "Marseille d'abord".

Confronté à une série de défections, le Front national marseillais a connu une nouvelle déconvenue lundi avec la création d'un groupe dissident, concurrent de celui dirigé par le sénateur Stéphane Ravier, au conseil municipal de la 2e ville de France.

Un nouveau groupe placé sous le signe de la "liberté". La création de ce groupe "n'est pas un acte anodin", a déclaré dans l'hémicycle municipal son président Antoine Maggio. Le minimum de cinq élus prévu par le règlement du Conseil municipal ayant été atteint, ce "groupe technique" baptisé "Marseille d'abord" va permettre aux déçus du FN d'obtenir "des moyens de travail dignes de ce nom mais aussi du temps de parole supplémentaire", a-t-il ajouté.

"La liberté sera le mot d'ordre de ce nouveau groupe... La liberté de voter, de s'exprimer, de commémorer, de travailler mais aussi de questionner, d'interpeller et de s'affirmer", a résumé Antoine Maggio, reprenant en creux les critiques adressées ces dernières semaines au sénateur et maire de secteur Stéphane Ravier.

Des défections auprès du "dictateur nord-phocéen". Ce dernier a été confronté à une série de démissions dans sa mairie des 13e et 14e arrondissements. Mi-octobre, ses deux premiers adjoints - Antoine Maggio qui avait par ailleurs espéré en vain être investi par le FN pour les législatives, et sa mère - avaient claqué la porte. Ils dénonçaient la "gestion catastrophique" et "autocratique" de celui que ses détracteurs ont rebaptisé "le dictateur nord-phocéen". Prenant la parole après son ancien adjoint, sur un dossier technique, Stéphane Ravier n'a pas réagi à la création du nouveau groupe.

13% de sièges locaux perdus. Ces défections s'inscrivent dans une tendance nationale pour le FN, qui avait considérablement accru son implantation locale depuis l'arrivée de Marine Le Pen à sa tête. Selon un décompte dressé en septembre par l'AFP, environ 28% des conseillers municipaux FN élus en mars 2014 ont démissionné dans l'ensemble de la France. Certains ont été remplacés par d'autres conseillers FN, d'autres, environ 13%, préférant siéger désormais à titre individuel ou pour d'autres formations, soit autant de sièges perdus pour le FN dans les conseils municipaux à travers la France.