Comptes de campagne d'Emmanuel Macron : une association veut saisir la justice

Durant sa campagne présidentielle, le candidat Macron aurait bénéficié de "prix cassés" et de "ristournes cachées" de la part de prestataires.
Durant sa campagne présidentielle, le candidat Macron aurait bénéficié de "prix cassés" et de "ristournes cachées" de la part de prestataires. © AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs médias ont publié des enquêtes affirmant que la campagne du chef de l'État avait bénéficié de "prix cassés" et de "ristournes cachées" de la part de prestataires.

Une association, le Front républicain d'intervention contre la corruption (Fricc), va porter plainte prochainement auprès du parquet de Paris, afin d'obtenir l'ouverture d'une enquête sur les comptes de campagne du président Emmanuel Macron, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué. 

Ces comptes ont été validés par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) mais plusieurs médias, dont Mediapart, Le Monde et franceinfo, ont publié des enquêtes affirmant que la campagne du chef de l'État avait bénéficié de "prix cassés" et de "ristournes cachées" de la part de prestataires.

Des remises "de l'ordre de 75%". "La lumière doit être faite sur ces remises, de l'ordre de 75%", réclame le Fricc, qui dit s'appuyer sur un document interne de la CNCCFP indiquant que cette Commission autorise des rabais ou remises "dans une limite maximale comprise entre 15% et 20%". Cette association ne fait pas partie de celles ayant un agrément du ministère de la Justice, qui les autorise à se porter partie civile dans des enquêtes d'atteintes à la probité, recouvrant corruption, trafic d'influence ou prise illégale d'intérêts. Elle va porter plainte notamment pour le délit de "financement illégal de campagne électorale" auprès du parquet de Paris, compétent en matière de financement politique, à la différence du parquet national financier.

Pas d'"irrégularités" dans les comptes de Macron. Le président de la CNCCFP, François Logerot, a assuré jeudi qu'il n'y avait pas d'"irrégularités" dans les comptes d'Emmanuel Macron. Début mai, lorsque furent révélées les premières remises obtenues par l'équipe du futur président auprès de prestataires, la Commission avait déjà affirmé qu'elles étaient "acceptables" et ne constituaient "pas des participations illicites au financement" de cette campagne.

Le Rassemblement national et La France insoumise réclament une révision de "tous les comptes". Sur le front politique, Jean-Luc Mélenchon, qui fait l'objet d'une enquête judiciaire pour des "vérifications" sur ses propres comptes de campagne de la présidentielle de 2017, a réclamé vendredi la "révision de tous les comptes" de cette élection.

Le Rassemblement national (ex-Front national), a par ailleurs indiqué qu'il "appuiera une demande de révision des comptes de campagne". Le délégué général de la République en marche, Christophe Castaner, a nié toute "anomalie" dans les comptes d'Emmanuel Macron.