Bruno Retailleau 1:26
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avec AFP
Dans une interview au "Journal du dimanche", le patron des sénateurs Les Républicains dénonce le manque de courage de l'exécutif face à l'Islam politique. Bruno Retailleau affirme qu'il existe des élus "complices des islamistes à droite comme à gauche", et dévoile ses propres pistes de réflexion pour lutter face au communautarisme. 

Emmanuel Macron devrait dévoiler dans la semaine ses premières pistes contre la radicalisation, le communautarisme ou encore le financement des mosquées. Des propositions très attendues par la classe politique et en particulier par Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat. Dans une interview au Journal du dimanche, il dénonce un manque de courage face à l'Islam politique.

"Il parle de guerre avec l'islamisme", commente sur Europe 1 Christine Ollivier, du JDD. "Il considère qu'il y a des enclaves aux mains des islamistes qui tenteraient d'y créer des mini-Etats islamiques". Face à cela, Bruno Retailleau souhaite renforcer la présence de l'État. Le patron des sénateurs LR demande d'abord la "mise sous tutelle républicaine" des collectivités qui seraient reconnues complices de communautarisme. "On est en train de perdre le combat contre l'islamisme [...] bientôt, il sera trop tard", explique-t-il. Interrogé pour savoir s'il y a "des élus complices des islamistes", Bruno Retailleau répond : "Bien sûr. À droite comme à gauche".

Une proposition de loi constitutionnelle

Co-auteur, avec le chef des sénateurs centristes Hervé Marseille, d'une proposition de loi constitutionnelle visant notamment au respect de la souveraineté nationale, de la démocratie et de la laïcité, Bruno Retailleau estime que "ce qui manque surtout, c'est la lucidité et le courage, qu'il s'agisse de l'islam politique, de la laïcité mais aussi de l'immigration". 

Pour que cela soit constitutionnel, précise-t-il, "ces dispositions devront être limitées aux individus condamnés pour des crimes de terrorisme et représentant un degré élevé de dangerosité. Mais je le dis solennellement : si l'action publique est entravée, alors il faudra faire un référendum.(...) C'est une question de vie ou de mort".

"Les djihadistes doivent être jugés sur place, par les États ou un tribunal international"

Concernant les djihadistes qui souhaitent rentrer en France, Bruno Retailleau considère qu'il "ne doit pas y avoir de retour en France pour ceux qui ont trahi leur pays. Ils doivent être jugés sur place, par les États ou un tribunal international. Les binationaux doivent être déchus de leur nationalité française. Pour les Français, je propose une peine d'indignité nationale avec interdiction d'accès au territoire français".

Quant aux djihadistes condamnés avant la loi de 2016 renforçant la lutte contre le crime organisé et le terrorisme, qui vont prochainement sortir de prison, il va proposer, "avec Philippe Bas et Marc-Philippe Daubresse (...), dans les tout prochains jours, un dispositif qui permette d'étendre à ces individus les mesures de surveillance et de rétention de sûreté prévus par la loi de 2016". 

"Les prisons normales sont devenues pour lui des 'fabriques à djihadistes'", explique Christine Ollivier, du JDD. "Bruno Retailleau lie islamisme, communautarisme et immigration", poursuit la journaliste, "parce qu'il dit qu'une partie du problème vient d'un laisser-aller au niveau de l'immigration et que l'assimilation est devenue impossible".