Code du Travail : "La deuxième étape, c'est les embauches !", lance Berger au patronat

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Pour le leader de la CFDT, interrogé vendredi sur Europe 1, la relance de l'emploi est désormais du ressort du patronat, celui-ci ayant obtenu la réforme qu'il réclamait depuis de nombreuses années. 
INTERVIEW

La CFDT a fait part de sa déception quant aux arbitrages rendus par le gouvernement sur la réforme du code du Travail. Invité vendredi de la matinale d'Europe 1, Laurent Berger a notamment déploré une réforme "qui ne fait pas assez confiance au dialogue social". Pour lui, "c'est une occasion manquée".

Le rôle des syndicats affaibli ? Laurent Berger estime que la réforme présenté marque un vrai recul du rôle des syndicats dans les entreprises. "Dans notre pays, on n'a pas la maturité pour considérer ce qu'est une entreprise : une forme de propriété sociale ou les salariés doivent avoir davantage de prise sur ce qui les concerne", déplore-t-il. "J'ai été représentant des salarié dans une petite entreprise, je sais tout le bénéfice que ça apporte, pas de la confrontation stérile !", assure encore le secrétaire général de la CFDT alors que le gouvernement prévoit, dans les entreprises de moins de 20, que l'employeur puisse directement consulter ses salariés sans passer par l'intermédiaire d'un représentant. "Les salariés sont assez grands pour décider d'une certains nombre de choses eux-mêmes, mais ils ont besoin d 'être accompagnés. Le monde du Travail, c'est spas le monde des Bisounours !"

Entendu sur europe1 :
C'est la responsabilité du patronat de faire baisser la précarité !

Les leviers de relance entre les mains du patronat. Surtout, le syndicaliste estime que le patronat a fini par obtenir gain de cause sur de nombreuses demandes et attend en retour une relance des embauches. Sur ce sujet, il n’hésite pas à interpeller directement Pierre Gattaz, son homologue du Medef : "J'ai envie de mettre le patronat devant ses responsabilités. Il a dit depuis des nombreuses années qu'il fallait faire évoluer un certain nombre de choses. Ça a été fait, ce n'est pas la première fois qu'on a des mesures de flexibilités. À chaque fois, le patronat en demandait un peu plus. J'ai même entendu monsieur Gattaz dire hier : 'C'est la première étape'. La première étape de quoi ? La deuxième étape, maintenant, c'est les embauches ! C'est votre responsabilité pour faire baisser la précarité ! Maintenant, c'est l'investissement économique et social. Le patronat est en face de cette responsabilité."

Poursuivre le dialogue. Malgré ses déceptions, la CFDT n'a pas l'intention d'aller manifester aux côtés de la CGT et de Sud le 12 septembre. "On va bouger dans les entreprises, on va peser dans les concertations à venir, mais le travail syndical ne se résume pas à la rue", estime Laurent Berger. "Sur les points de désaccords on va continuer à peser, et on va s'investir dans les concertations sur la formation professionnelle et le chômage", assure-t-il.