Climat morose aux journées d’été d’EELV

Pour Emmanuelle Cosse et Cécile Duflot, les journées d'été d'Europe Ecologie-Les Verts, à partir de jeudi à Bordeaux, ne s'annoncent pas franchement festives.
Pour Emmanuelle Cosse et Cécile Duflot, les journées d'été d'Europe Ecologie-Les Verts, à partir de jeudi à Bordeaux, ne s'annoncent pas franchement festives. © REUTERS
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Rémi Duchemin, avec Stéphane Place et AFP
A Bordeaux, l’écologie politique fête ses 40 ans. Mais le flou persiste sur la stratégie du mouvement. Et l’ambiance en pâtit.

L’anniversaire ne s’annonce pas des plus joyeux. A Bordeaux, à partir de jeudi, Europe Ecologie-Les Verts tient ses Journées d’été, et doit célébrer les 40 ans de l’écologie politique en France. Mais l’ambiance s’annonce morose, car en quatre décennies, le mouvement n’est pas parvenu à définir une ligne stratégique durable. "On fête les 40 ans de l'écologie politique, mais le parti lui-même a 30 ans. Et sa crise d'adolescence a duré longtemps... Elle n'est d'ailleurs pas terminée", a ironisé Dominique Voynet, ancienne ministre, mercredi.

Gouvernement : en être ou pas. Alors que l’an passé, deux ministres, Philippe Martin, (Ecologie) et Christiane Taubira (Justice) avaient fait le déplacement, ce ne sera pas le cas cette fois. Il faut dire que dans l’intervalle, les écologistes ont quitté le gouvernement. Et c’est tout le problème. Car militants comme élus sont divisés sur cette décision de ne plus faire partie de l’équipe gouvernementale. "Je suis ravie qu’on soit partis. On a essayé, on a vu qu’on n’était pas entendus", lance ainsi Florence, interrogée par Europe 1. "Moi, ce n’est pas mon cas", lui répond Cyril Kretzschmar, conseiller régional EELV en Rhône-Alpes. "Je considère qu’on a plus de choses à faire dans le gouvernement qu’à l’extérieur".

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Le livre de Duflot dans les esprits. Pendant trois jours, les écologistes devraient aussi beaucoup évoquer le livre de Cécile Duflot, ancienne ministre du Logement, et qui dézingue allègrement, dans De l'intérieur, voyage au pays de la désillusion, François Hollande et Manuel Valls. L'ancienne ministre qui avait accusé le gouvernement de "s'éloigner de sa majorité" pourrait vouloir construire une opposition de gauche au gouvernement. Une vision diamétralement opposée à celle de Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, et  qui aurait préféré que les écologistes restent dans l'exécutif. Sur Europe 1, mercredi, il avait prôné la ligne d'une "majorité la plus rassemblée possible: socialistes, radicaux de gauche, écologistes (...) et ouvrir davantage aux autres forces de gauche et (...) aux centristes". Au-delà de la participation au gouvernement, c’est la présence même des écologistes au sein de la majorité qui fait désormais débat.

"Qu'attend-on des écologistes?" La question risque de plomber l’ambiance pendant toute la durée des Journées d’été, prévue pour durer jusqu’à samedi. Deux plénières programmées traduisent les doutes des écologistes au sein de la majorité. L'une intitulée "qu'attend-on des écologistes?" se tiendra vendredi de 20 heures à 22 heures avec Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV. L'autre, "les promesses du Bourget ont-elles été tenues?" est prévue samedi de 11 heures à 13 heures avec notamment Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de l'aile gauche du PS.

Un anniversaire, quand même. Ces journées seront tout de même l'occasion de fêter, le plus dignement possible, les 40 ans de l'écologie politique. Une plénière réunira entre autres samedi Jean-Luc Bennahmias, fondateur du Front démocrate après un passage au MoDem et secrétaire national des Verts de 1997 à 2001, Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts puis d'EELV de 2006 à 2012, Corinne Lepage, présidente de Cap 21 ou encore Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant (MEI), candidat des Verts à l'élection présidentielle en 1988. Pas sûr toutefois que les cotillons soient de sortie.