Christophe Castaner nommé ministre de l'Intérieur, épaulé par Laurent Nuñez

Christophe Castaner a été nommé ministre de l'Intérieur, mardi.
Christophe Castaner a été nommé ministre de l'Intérieur, mardi. © Eric FEFERBERG / AFP
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avec AFP , modifié à
Christophe Castaner a été nommé ministre de l'Intérieur mardi, épaulé par Laurent Nuñez. Il remplace Gérard Collomb qui a démissionné début octobre.

Christophe Castaner a été nommé mardi ministre de l'Intérieur en remplacement de Gérard Collomb et sera épaulé par le patron du renseignement Laurent Nuñez, désigné secrétaire d'État, a annoncé l'Élysée. Christophe Castaner, un proche d'Emmanuel Macron, occupait jusque-là le poste de secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement. Quant à Laurent Nuñez, il était jusqu'à présent à la tête de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Il annonce par ailleurs qu'il va bientôt quitter la tête de LREM.

Un poste qu'il visait depuis longtemps. À 52 ans, Christophe Castaner décroche un portefeuille éminemment sensible, qu'il a longtemps lorgné mais qui lui a d'abord échappé car - ironie de la situation - il s'était rendu trop indispensable ailleurs. "Il en rêve depuis toujours", confie un pilier de la macronie. "C'est un super profil pour le poste. Il est loyal, il est solide", s'enthousiasme un ministre, quand un député LREM vante sa "connaissance des rouages de l'État" et rappelle qu'il "avait en partie en charge les aspects régaliens pendant la campagne" présidentielle.

Entre promotion et reconnaissance. Cette désignation vaut à la fois promotion et reconnaissance pour ce fidèle qui ne s'est guère ménagé depuis le début du quinquennat Macron, en occupant le poste de porte-parole du gouvernement, puis de secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, en même temps que celui de délégué général de La République en marche.

Un pied au parti à structurer et préparer les élections européennes, un autre à l'Assemblée, un œil au Sénat et un autre au gouvernement : Christophe Castaner s'est démultiplié au service d'Emmanuel Macron dont il avait tôt emboîté le pas, quand le chef de l'État était ministre de l'Économie de François Hollande.

Un socialiste déçu. Lui n'était alors qu'un député socialiste sans grande envergure, dont le nom avait émergé au soir du premier tour des élections régionales de 2015, lorsqu'il s'était résolu à jeter l'éponge pour faire barrage au Front national en région PACA. Il s'estime alors lâché par la direction du PS, un épisode qui marquera une rupture fondatrice : "sans cela, je serais sans doute resté fidèle au parti", témoigne-t-il.

Il veut "rester un type normal". Verbe rond et chaleureux, l'ancien député des Alpes-de-Haute-Provence et ancien maire (pendant 16 ans) de Forcalquier joue volontiers de sa faculté à établir le contact, mû par une "obsession": "je veux rester un type normal". Pour preuve, il décrit la traversée de sa circonscription à pied, 270 km à l'été 2016 en logeant chez qui voulait bien l'accueillir. Un mélange de "démarche politique", de coup de com' et de quête "plus personnelle, pour retrouver le temps long".

"Il sait ce que c'est que le cul des vaches, les paysans, le froid, la neige, les difficultés de la vie. Ce que ne savent pas les politiques inexpérimentés, ou les Parisiens surdiplômés. Il a une forme d'authenticité qui est attachante", salue Renaud Muselier, le président (LR) de la région PACA.