Chevènement : "il faut aller vers une solution à deux Etats"

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Louis Hausalter , modifié à
INTERVIEW E1 - Le sénateur du Territoire de Belfort et ancien ministre était l'invité politique d'Europe 1, mercredi.

Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belfort, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et ministre à plusieurs reprises dans les années 1980 et 1990, était l'invité politique de Jean-Philippe Balasse sur Europe 1, mercredi. Il a donné son point de vue sur la situation internationale, et notamment sur le conflit israélo-palestinien, alors que Tsahal s'est retiré de la bande de Gaza.

"Le général de Gaulle, en 1967, avait parlé des malheurs grandissants vers lesquels on irait si les Israéliens occupaient des territoires peuplés d'Arabes. Nous sommes là au résultat", a d'abord souligné Jean-Pierre Chevènement. "Je crois que si l'on veut travailler réellement à la sécurité d'Israël, il faut aller vers une solution à deux Etats, mais il ne faut pas coloniser le petit bout de territoire - 25% - qui est dévolu par les accords d'Oslo aux Palestiniens. Ou alors on s'engage dans un conflit dont la solution sera probablement la radicalisation du monde musulman et le naufrage des vieilles nations que nous soutenions jadis, que ce soit l'Irak, la Syrie, etc".

"Nous avons détruit la Libye". Autre dossier commenté par l'ancien ministre de la Défense : la situation en Libye, qui s'enfonce dans le chaos. Jean-Pierre Chevènement a condamné l'intervention franco-britannique de 2011, qui a entraîné la chute du régime du colonel Kadhafi. "La Libye avait beaucoup de défauts à l'époque de Mouammar Kadhafi, mais la Libye exerçait un contrôle sur ses frontières. Nous avons détruit la Libye, il faut le dire", a-t-il affirmé. "La France, l'Angleterre, sous l'impulsion de M. Sarkozy, peut-être de M. Bernard Henry-Lévy, ont décidé qu'il fallait aller faire le ménage", a poursuivi le sénateur. "Résultat de l'ingérence : aujourd'hui, c'est le désordre complet".