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Rémi Duchemin , modifié à
Jean Jouzel, vice-président du Giec, n’a pas apprécié que l’ancien président déclare que l’homme n’était "pas le seul responsable" du réchauffement climatique. 

En moins de dix, ans, Nicolas Sarkozy a semble-t-il changé d’opinion sur le réchauffement climatique. Celui qui a lancé le Grenelle de l’environnement quand il était président de la République en 2007, a effectué une volte-face spectaculaire sur le sujet mercredi soir devant l’Institut des entreprises. "On parle beaucoup de dérèglement climatique, c'est très intéressant mais ça fait 4,5 milliards d'années que le climat change. L'homme n'est pas le seul responsable de ce changement", a-t-il lancé. "C’est pitoyable", a réagi, avec virulence, sur Europe 1, Jean Jouzel, vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).

"Depuis 2007, les preuves se sont accumulées". "Bien sûr Nicolas Sarkozy peut prendre position, mais pas sur des arguments qui sont complètement fallacieux. Nicolas Sarkozy est une véritable girouette", a poursuivi le scientifique, très remonté. "C’est lui qui lance le Grenelle de l’environnement en 2007, il était semble-t-il convaincu de la réalité du réchauffement climatique. Or depuis 2007, les preuves se sont accumulées : les gaz à effet de serre ont continué à augmenter, la température a continué à augmenter, les événements extrêmes se sont modifiés. Tous les éléments sont là et on ne comprend pas ce changement de position qui n’a aucun sens et qui est un véritable mépris par rapport à la communauté scientifique."

"C’est vraiment faire fi de la réalité". "C’est vraiment jouer avec le feu, c’est vraiment faire fi de la vérité, mais c’est aussi un véritable problème de développement de nos civilisations", a encore déclaré Jean Jouzel, qui ne décolère pas. "Et je ne crois pas qu’un politique doive manipuler la vérité pour simplement faire plaisir à quelques personnes qui l’écoutent."