"Sarko, touche pas à nos tribunaux!", "Dati démission, les Bretons ne sont pas des cons" : la colère des professionnels de justice contre Rachida Dati et sa réforme de la carte judiciaire ne faiblit pas. Nouvelle illustration vendredi à l'occasion d'un déplacement de la ministre de la Justice à Rennes. Rachida Dati, venue présenter la nouvelle distribution des tribunaux dans les ressorts des cours d'appel de Rennes et Angers, a été accueillie par 500 manifestants selon la police. Parmi eux, des avocats, des magistrats mais aussi des élus.
Après leur cri de colère à l'Assemblée nationale mercredi, les députés UMP de la Mayenne Yannick Favennec et Marc Bernier ont réaffirmé leur opposition à ce texte en se joignant à un défilé qui s'est déroulé dans une ambiance houleuse. Certains manifestants ont tenté d'enfoncer les cordons de CRS protégeant la préfecture et la cour d'appel où se trouvait Rachida Dati.
Parmi les annonces faites par la ministre, figure la suppression de quatre tribunaux de grande instance, de 11 tribunaux d'instance et 11 tribunaux de commerce pour les ressorts des cours d'appel de Rennes et Angers. Morlaix et Saumur sont les deux villes les plus touchées par cette réorganisation judiciaire. Parallèlement, cinq pôles de l'instruction seront créées à l'horizon 2008 dans le ressort de la cour d'appel de Rennes (Brest, Lorient, Saint-Brieuc, Nantes et Rennes) et deux dans celle d'Angers (Le Mans et Angers). Les professionnels de justice regrettent surtout le manque de concertation dans la préparation de cette réforme.
Le scénario pourrait être le même samedi à Toulouse où se rend Rachida Dati pour détailler cette fois sa réforme dans les départements de Haute-Garonne et Lot-et-Garonne. Des avocats, des élus et des professionnels de justice en colère ont d'ores et déjà annoncé qu'ils allaient à leur tour manifester.